« Ouais mais maîtresse, mon chat il a vomi sur mon post de blog alors j’ai pas pu le rendre à temps. » Non en fait, je regardais la Revue de Lausanne (spectacle super qui est encore visible 5 jours, pour celles et ceux qui n’auraient pas voulu contribuer à ce succès populaire et à mon enrichissement personnel via les droits d’auteurs).
Bon, alors quoi de neuf ? Ce matin, enfin un buzz (lol) suite à mon papier d’hier (et une allusion à Luc Barthassat) :
Je savais que j’aurais dû mentionner Roger Federer, le compte Twitter du chat qui squatte la RTS ou Philippe Jeanneret. Chier.
Sinon, j’ai enfin reçu mon canapé. Alors, pour vous qui n’avez pas déménagé en octobre et qui n’avez pas attendu depuis ce moment-là ; pour vous qui n’avez pas lutté pendant 4 mois – à grands coups de mails passifs-agressifs et d’appels déviés vers la personne « qui doit savoir de quoi vous parlez » – contre le magasin Livique ; pour vous, finalement, qui avez déjà un salon, cette nouvelle vous passe certainement bien au-dessus de la table basse.
Mais de mon côté, c’est le soulagement ! Un soulagement qui a rapidement fait place à l’étrange sentiment que cet achat est le début de la fin. Le moteur intégré pour surélever les jambes est déjà une raison de ne plus sortir de chez soi. Si vous y ajoutez Netflix de l’autre côté de la pièce, c’est définitivement la mort de toute forme de productivité ou de vie sociale.
Si le destin n’avait pas murmuré « lève-toi et marche » à la volonté d’Homo sapiens, mais « sois assis et regarde Brooklyn 99 », l’humanité serait restée par terre et l’on n’aurait pas inventé les canapés. Et encore moins les moteurs qui iraient dedans, ni la Rue Marterey et je me retrouverais aujourd’hui SDF (quoique de toute façon je n’aurais simplement pas été conçu si Netflix avait existé. Les enfants d’après 2010 sont des héros, il faut le rappeler. Naître après l’arrivée de Netflix, c’est être le miraculé d’une guerre contre la frivolité de notre époque.)
Donc, Rue Marterey. Oui parce que j’ai fait mon grand retour parmi les miens, celles et ceux qui m’ont vu grandir : les bobos du 1005 Lausanne. À quelques caniches tirant des manteaux de fourrure à cheveux violets (non pas teintés de féminisme mais plutôt de vieillesse) près, j’aurais été propulsé dans mon enfance socialiste à l’Avenue de Rumine : que voulez-vous, on vient de la street ou on n’en vient pas.
D’ailleurs, à y regarder de plus près, et si l’on met de côté le nombre d’endroit où l’on sert des Gintos ou des Negroni trop chers au mètre carré dans le quartier, la Rue Marterey n’est pas que bobo.
Depuis quelques semaines je suis passionné par les habitués du bar PMU en face de chez moi. Et ne voyez pas un manque d’inclusivité dans la phrase précédente, les habitués sont des hommes. Des mecs avec une clope au bec, une bière à la main et trois dans le sang, ainsi qu’un emploi du temps visiblement moins chargé qu’eux-mêmes. Du lundi au samedi, ils s’époumonent devant le petit écran de télé, posé au-dessus du comptoir de la partie bar du Sultan Kebab – qui sert des kebabs, des pizzas et des tacos – mais pas de soupe, histoire que personne ne se dise qu’il y a une couille dans le potage de cette carte multiculturelle.
Une fois, un des habitués a gagné aux courses avec les trois bons numéros. Il dansait au milieu du passage.
Alors que je m’apprêtais à enchaîner sur une analyse tragicomique de la vie de ce monsieur, qui venait de retrouver une raison de parier pour les deux semaines suivantes, j’ai reçu une notification d’Instagram.
Quel début de semaine en fanfare. Le buzz et l’argent du buzz. Ce commentaire, rédigé en 3h30, me rassure sur ma productivité du jour. Luc Barthassat doit avoir aussi reçu son canapé avec moteur électrique qui permet d’élever les jambes.
Il est déjà 16h18. J’ai des trucs à faire et plus grand chose à dire. Décidément, le quotidien est autant une source d’inspiration qu’un obstacle pour la littérature.
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