de Benjamin Décosterd, (initialement) pour se lever à 8h20

Catégorie : Sport Page 5 of 6

Le LS, champion de tennis à savon en milieu aquatique tempéré ?

Quel week-end sportif. Bon, mon sport de samedi et de dimanche s’est limité à de la marche pliée en milieu aquatique tempéré. Vous savez, quand vous êtes dans des bains thermaux et que vous ne voulez pas nager, alors vous avancez en marchant, mais en gardant le corps le plus possible dans l’eau. Courbé et les jambes pliées, vous ressemblez à une personne âgée (ce qui est pratique pour se fondre dans la masse), mais vous vous en foutez. L’eau est chaude. Aussi brûlante que l’agenda sportif du week-end passé.

Commençons par samedi, où le Lausanne-Sports a battu le FC Bâle sur le score de 2-1. Oui, vous avez bien lu : le LS a enfin gagné contre quelqu’un. Une info qui serait celle à retenir, si ce quelqu’un n’était pas le FC Bâle. Plus qu’une victoire, ce match s’apparente à un dépucelage, puisque ce n’était pas arrivé depuis 17 ans. Et pas le récit pété d’une fausse première fois au camping à l’étranger, mais bien une partie de jambes en l’air dans les règles de l’art, puisque le FC Bâle a eu droit à son penalty habituel.

Pour ceux qui ne s’intéressent pas au football suisse (c’est à dire quand même beaucoup de monde), sachez que sur une échelle de 1 à Neymar, Lausanne en est à Kevin, footballeur amateur au FC Echichens. Et bien, malgré ce rapport de force déséquilibré, le cours attendu des choses a été inversé : comme David qui bat Goliath ou Eric Stauffer qui ne serait pas opportuniste.

Cette surprise lançait parfaitement les événements du lendemain.

Dimanche, ce sont les caisses à savon qui ont envahi l’avenue d’Ouchy pour le compte d’une boisson que j’ai regoûtée il y a 30 minutes et qui est très énergisAAAAANTE (là, l’auteur se lève de son bureau, part faire trois fois le tour du quartier en arrachant sa chemise et en criant : “VIVE PHILIPPE LEUBA !!”, va acheter une glace pour la lancer contre une glace, compte jusqu’à l’infini – trois fois – et revient faire sa chute de pression dans son lit.)

Les participants étaient notés par un jury de seulement trois personnes, alors que 42′000 autres regardaient sans avoir leur mot à dire sur les vainqueurs. Cela ressemble un peu à la course au Conseil Fédéral. Comme les candidats, les véhicules devaient affronter plusieurs obstacles et prendre des virages périlleux.

Le virage suisse, aussi appelé “paie ta double nationalité et rends un passeport”

Le petit saut représentatif aussi appelé “certes, je suis (rayer les mentions inutiles) Tessinois-un peu genre Macron-une femme avec des enfants en âge d’être scolarisés, mais je veux qu’on parle surtout de compétences.

Finir à pied, derrière tout le monde, ou comme on dit dans le jargon “faire une Isabelle Moret.”

  

Ça ressemblait un peu à la course au Conseil Fédéral donc, à la seule exception près que – pour la course de caisses à savon – certains membres du public ont déclaré à la RTS : “Ça donne envie de le faire.” Et on peut les comprendre. Alors que les 11 candidatures sauvages pour devenir les collègues de Guy Parmelin sont moins facilement explicables.

Pour terminer en beauté, l’agenda sportif nous avait gardé une finale d’US Open, sans Federer malheureusement. Une finale sans Roger est-elle encore une finale ? Pas sûr. Comme disaient Lamartine et Tom Hanks dans Seul au monde, juste après avoir perdu Wilson, son ballon de volley : “Un seul être vous manque et tout est dépeuplé.”

Bon, là, il manquait carrément un adversaire à Nadal, qui a respecté l’adage “une finale, ça ne joue pas, ça se gagne” puisqu’il n’y a quasiment pas eu de match. Comme si on était passé de l’entrée des joueurs sur le court à la remise des coupes. Ce n’est pas que le temps ait filé (2h27 de match, c’était d’ailleurs long) mais plutôt qu’il n’y ait pas eu de suspense.

L’Espagnol s’est promené face à un Anderson (première finale pour lui) qui n’a pas été à la hauteur du rendez-vous. Difficile donc de dire si Nadal a gagné parce qu’il était fort ou si Anderson a perdu parce qu’il n’était pas bon.

Une finale retransmise sur la RTS, avec un commentateur déplacé pour l’événement. Cela doit déjà coûter assez cher d’en faire venir un, mais on pourrait regretter l’absence d’acolyte pour Jean-Marc Rossier. D’accord, il y a No Billag en vue, mais quand même. Moi ça ma donné envie de lancer une initiative No Jean-Marc Rossier tout seul.

Abandonné, il a été obligé de meubler pendant tout le match. Il a rapidement abdiqué devant la difficulté de se renouveler, nous gratifiant de nombreux “l’Espagnol domine” ou de variations du genre d’ “Anderson est dominé.” On se serait cru dans 50 Shades of Grand Chelem.

Mais, malgré ça, il n’y a pas à dire, le sport c’est quand même vachement bien pour meubler les discussions et c’est sympa à regarder. Vivement qu’ils installent des télés dans les bains thermaux. Ou que la marche pliée en milieu aquatique tempéré devienne une discipline olympique.

Neymar, futur cadre de la RTS ? Ou footballeur à Yverdon ?

Le football n’est plus un jeu. Preuve flagrante hier, avec l’officialisation du transfert de Neymar à Paris. Les terrains ressemblent de plus en plus à des piscines de billets verts, de quoi faire trembler les filets et dresser les poteaux de corner à tous les acteurs de ce marché.

“C’est indécent ! Heu, mais c’est indécent. Des choses pareilles…” 222 millions pour Neymar. On va en parler quelques jours, puis on retournera à la Pontaise, où l’ennui est plus palpable que le fric, pour se rendre compte que nous sommes à des années lumières de ce transfert.

Sepp Blatter doit se mélanger dans son urne (quoi, il n’est pas mort ?), lui qui s’était efforcé de faire des montages financiers dans le feutré. Alors que cette bombe à fric nous explose en pleine gueule et en plein jour.

En quittant Barcelone, l’un des meilleurs clubs du monde, le Brésilien a déclaré : “J’aime Barcelone et la Catalogne. Mais un sportif (moi) a besoin de défis.” Pour Neymar, le défi de : remporter la Ligue 1 ; gagner la Coupe de France et la Coupe de la Ligue ; Perdre en quart de finale de la prochaine Ligue des Champions s’apparente plus à une promenade de santé.

Un peu comme si Kilian Jornet s’attaquait à l’ascension du Petit-Chêne avec un arrêt d’une nuit au campement qu’est l’Alpha Palmier. Pour info, le mec a fait l’Everest deux fois en deux jours. On se réjouit également de voir Neymar convaincre Mike Horn de traverser les bains de Saillon, au lieu de l’Antarctique. Non, le vrai défi serait de rejoindre Djibril Cissé à Yverdon et de ne pas sombrer dans l’alcoolisme.

Et puis ce départ signe aussi la fin du trio magique à la pointe de l’attaque barcelonaise : la MSN (baptisée ainsi par les médias pour désigner Messi-Suarez-Neymar). Alors que l’on parle d’Eden Hazard pour remplacer Neymar, moi je voudrais que ce soit un outsider. Pourquoi pas Thauvin de Marseille ? Rien que pour voir quel titre de presse oserait appeler ces trois mecs la MST en premier. Après les allusions aux piments des Red Hot au Paléo, ça promet.

Ce qui est le plus choquant, c’est que le père de Neymar – à cause d’une histoire de primes – coûte 26 millions d’euros. Rien qu’avec ça, tu aurais de quoi acheter un très bon joueur, ou alors juste des bonbons (4 grenouilles vertes à 5ct) et partir faire des super vacances.

Sinon, tu peux aussi acheter plein de fois l’effectif du Lausanne-Sports. Mais ce n’est pas très utile pour partir en vacances. A moins que tu aimes vraiment les chèvres. Mais dans ce cas autant aller dans le Jura, il y en a plein.

A propos de vacances, Neymar va être grassement payé pour glander et pouvoir dire que ce n’est pas de sa faute si son employeur n’arrive pas à atteindre ses objectifs (remporter la Ligue des Champions). A 25 ans, ce garçon a déjà tout ce qu’il faut pour finir cadre à la RTS après sa carrière de footballeur. Reconversion quand tu nous tiens.

Au fond, même si on trouve tous cela un peu too much, on continuera à regarder du football de temps en temps, “surtout les grands matchs » ou “seulement quand Federer joue”, en tout cas jusqu’au prochain record de transfert battu. Peut-être Yann Marguet sur France Inter, qui sait ?

D’ici-là, redescendons sur la terre des salaires normaux, des passes ratées et des joueurs qui cherchent un club sur Linkedin  (oui, je parle bien du football suisse) : dimanche, le Lausanne-Sports joue contre Berne.

A lundi !

Exploits sportifs

Pour rivaliser avec les superbes Unes de la presse mondiale et rendre hommage à Federer, le post de 9h20 a travaillé d’arrache-pied. La preuve :

Mais quel match, quelle grâce, quelle aura ! Federer est une légende vivante du tennis. Et en plus de cela, il est beau, riche et célèbre :

– Marié et père modèle?
– Oui. Il y en a un peu plus, je vous le mets quand même.

Et qu’est-ce que c’est romantique. Regardez un match du Maestro et vous aurez envie de parler comme un recueil de poésie. Il fouette la balle tout en caressant la perfection : à portée d’yeux, mais hors du temps, si loin dans notre écran, et si beau et bon, que l’on croirait presque qu’il n’existe qu’à la télévision.

Et puis, il ne vieillit pas. Alors que la ménagère de plus de 50 ans se ruine en crèmes et chirurgie esthétique pour cacher son âge, Roger – lui – s’est mis, ces dernières années, à jouer plus offensif. Pas besoin de liftings quand on maîtrise le service-volée. Même quand on le dit sur le déclin et fini parce qu’il s’arrête quelques mois, il revient plus fort.

Hier, Federer semblait plus jeune (avec ses jambes de 35 ans) que Marin Cilic et ses vieilles ampoules aux pieds. Acheter les droits de Wimbledon et devoir diffuser Retour vers le Futur, il y a de quoi être déçu du côté de la RTS.

C’est bien la preuve qu’un tel niveau de perfection engendre toujours de la frustration. Du côté des autres joueurs de tennis, qui fantasment sur google :

Mais aussi pour les fans, qui n’ont pas vraiment assisté à un match à suspense. Raison pour laquelle je suis resté devant ma télé le temps de la cérémonie de remise de la coupe. Qu’est-ce qu’il ne nous fera pas faire ce Federer.

Pour continuer à regarder du sport, j’ai zappé sur le cyclisme, qui a été inventé par quelqu’un qui n’a pas la même définition de “spectaculaire” que moi. Et là, ça a été le choc des cultures.

Après Wimbledon et ses joueurs en blanc, son silence entre les points, sa classe so british, Kate et William dans les tribunes, il y a de quoi filer un AVC à son raffinement en regardant le Tour de France et ses verres de petit jaune, ses caravanes multicolores, son côté tellement France profonde, Dédé au bord de la route.

J’ai sérieusement vu 3 culs (ou 6 fesses si l’on est poli) en 10 minutes d’étapes, sans parler de ceux des coureurs. Décidément, le pastis est une boisson incroyable.

Tout ce bruit et ces gens qui se fatiguaient, ça m’a donné sommeil. Je me suis endormi. A mon réveil, ce n’était toujours pas fini. Le groupe ketchup-mayo jaune était toujours en retard de 6 minutes sur les échappés de Bochuz, eux-mêmes en retard de 45 secondes sur le premier.

Je me suis quand même dit que les gens qui se dépensaient autant le dimanche étaient soit courageux, soit fous, mais surtout culpabilisants. Je suis donc parti faire un peu de triathlon, l’Ironman n’a qu’à bien se tenir, parce que j’ai :

  • Pris une douche et fait quelques trajets entre mon canapé et ma cuisine.
  • Fait un aller-retour à pied jusqu’à l’épicerie de mon quartier pour constater qu’elle était fermée.
  • Enfourché mon scooter pour descendre jusqu’à une autre épicerie (j’avais la flemme de remonter).

J’étais fatigué, mais j’ai encore réussi à disputer 4 matchs de FIFA 2017 contre mon colocataire. C’est vous dire si j’ai des courbatures au poil dans la main.

A demain !

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