de Benjamin Décosterd, (initialement) pour se lever à 8h20

Catégorie : Sport Page 4 of 6

Mais quel match !

Perpétuant la grande tradition des dimanches soirs vraiment pas ouf, l’équipe de Suisse s’est qualifiée en faisant un match NUL, NON MAIS C’EST PAS POSSIBLE DE JOUER SI MAL !

J’ai regardé le match et ça m’a sacrément fait déculpabiliser de parfois perdre mon temps sur internet, à regarder des vidéos débiles. Là, on a clairement assisté à 1h30 de fail : dans le genre “agent double” les passes de la Nati étaient aussi efficaces qu’un espion suisse en Allemagne, alors qu’en attaque le seul Breel qui a semblé en mesure de faire la différence n’a eu que trois minutes pour le montrer. Parce que compter sur Zuber et Seferovic à la conclusion des mouvements offensifs, c’est aussi ambitieux que d’essayer de planter un clou avec son téton.

L’attaque suisse : “Je crois que je vais conclure.”

  

Pourtant, les joueurs savaient que c’était LE rendez-vous à ne pas rater, comme contre le Portugal il y a un mois. Les Suisses portaient même le maillot “home”dessiné pour la prochaine coupe du monde. Enfin, ils étaient 10 à le porter, Mehmedi était occupé à présenter le troisième maillot, qui (in)visiblement sera transparent.

Ah, on s’est fait chier. Puis, on s’est fait peur. A un moment, on a même eu envie de reconsidérer notre avis sur NoBillag, puis Rodriguez nous a sauvé, et nous voilà qualifiés pour la Russie. Y a pas à dire, ça donne envie d’y aller.

D’autant plus que Petkovic l’a dit après le match : “Je ne me fixe aucune limite.” Le gars est un MA-LA-DE. Il fait d’ailleurs bien de le préciser. Bon, il a raison, si on enlève : les équipes plus fortes que la Hongrie, les matchs à enjeux, les délais à respecter pour convoquer des joueurs, la moitié de l’effectif et un des deux pieds gauches de Seferovic, il y a en effet de grandes chances pour que personne ne puisse arrêter la Nati (à part éventuellement le premier tour).

Seferovic très content après sa troisième occasion du match.

  

Alors qu’elle devait être LA news de ce dimanche, la qualification a été éclipsée par la détention de deux journalistes de la RTS à Abu Dhabi. Les pauvres ont été relâchés juste à temps pour voir le match… Dans le genre double peine, on avait pas fait mieux depuis le cerveau ET l’accent de Ludovic Magnin.

Bon, on se plaint, mais c’est quand même bien cette qualification. Hier soir, en voyant les joueurs faire la fête sur le terrain (et Seferovic pleurer dans son manteau, lol) j’avais le même regard bienveillant que mes camarades de classe quand mes potes et moi avions fait un travail de groupe pourri mais que ça avait passé.

Et puis, on aura une bonne excuse pour s’enflammer ou se plaindre l’été prochain, regarder des pubs suisses sur la bière et le pizza burger (”parce qu’aucune pub de produits pour hommes ne commence pas de manière aussi lourde qu’une blague de cul”), se taper “la symphonie pour klaxons en sol majeur, composée par le Portugais Paolo Bruyanto, et interprété sur la magique Place St-François de Lausanne”, ou encore entendre dire mon père que c’est l’Allemagne qui va gagner.

En fait ce sera sympa cette coupe du monde.

Sport et picole

Aujourd’hui, focus sur un sujet dont les acteurs principaux sont adulés par le grand public sans qu’on sache vraiment pourquoi. A tel point qu’ils deviennent des panneaux de pubs ambulants. Non, ce ne sont pas les influenceurs 2.0, mais bien les pilotes de Formule 1.

Téton Elf VS nez MakeUpByJodko

On l’apprenait dans les médias hier, c’est la fin de l’interdiction de l’alcool dans les sports automobiles. Bon, quatre fédérations sont concernées, mais c’est vrai que c’est plus vendeur de titrer :

Sans préciser d’entrée que l’automobile, l’aéronautique, la motonautique et le tir à l’arc n’allaient pas autoriser l’alcool, mais simplement arrêter de le considérer comme un produit dopant.

Pourtant c’est une évidence, il y a peu de disciplines où la gniole aide sur le moment. Ceux d’entre vous qui ont déjà vu le dernier match d’un tournoi de pétanque voient certainement où je veux en venir. Pareil pour la radio, où il suffit d’écouter les Beaux Parleurs pour s’en rendre compte. Et quant au football, il n’y a qu’à regarder un match de 3ème ligue.

A ce propos, on ne saura jamais si les footballeurs amateurs boivent parce qu’ils sont amateurs ou l’inverse. Si ça se trouve Neymar boirait aussi de la Suze juste avant le match pour éponger la vodka de la veille s’il n’avait pas fini au PSG (et qu’il était né dans le Gros-de-Vaud). C’est le même genre de questions que l’on se pose avec ses profs de français de gymnase : voient-ils des allusions au cul parce qu’ils étudient la littérature ou l’étudient elle pour y trouver des allusions au cul ? Décidément, la vie est mystérieuse.

Pour revenir au sport, même après une carrière, l’alcool n’aide pas. Regardez la couleur de la tête de Marco Schällibaum et écoutez ce qui sort de celle de Gabet Chapuisat sur Téléclub. Pas de quoi prendre un coup de pied au cul, mais tout de même :

Bon, pour certaines disciplines, un petit schlouk peut aider :

  • La drague relou pour croire qu’on ne l’est pas
  • Les repas de famille à Noël pour passer le temps
  • Eventuellement le slalom à ski pour mieux zigzaguer (sauf si vous êtes un ancien pilote de F1, justement)
  • Et bien sûr supporter le Lausanne-Sports, pour oublier que l’on supporte le Lausanne-Sports.

Mais l’alcool restera interdit. Ce n’est pas parce qu’il n’est plus “dopant” que l’on pourra rouler bourré à Monza. Les valaisans qui se seraient arrêtés à la lecture du titre risquent de ne pas savoir quoi faire de la Formule 1 qu’ils ont déjà commandée. Alors que Jacques Melly était déjà certainement en train de regarder comment élargir les routes de montagne.

Non, les 4 fédérations concernées doivent “modifier leurs règles et de mettre en place des protocoles pour tester la consommation d’alcool et sanctionner adéquatement les athlètes qui ne respectent pas les règles de leur sport.” Moi je pense que le bon test en F1 c’est l’accident. Et puis pour les sanctions, la sélection naturelle me semble tout à fait adéquate.

C’est dommage, parce que ça aurait mis un peu de piment. Franchement, moi le GP de Monaco où la règle est d’arriver vivant après 6 shots et 12 bières, je le regarde. Pareil pour le tir à l’arc. Même, si là je préfère le regarder à la télé, au cas où certains – à l’alcool joyeux – se prendraient pour Cupidon.

Et puis, si la F1 bourrée tue tous les pilotes, est-ce vraiment grave ?Franchement, en 2017, on pourrait arrêter de jouer à celui qui fait vroum-vroumen polluant le plus vite. Pour aller voir des mecs qui tournent en rond très vite le dimanche matin en faisant du bruit, il suffit d’aller se poster devant l’espace auto-géré avant la fin des effets des drogues de la veille.

En plus, en F1, les fans ressemblent tous à des beaufs. On sait pas si les voitures attirent les cons, ou si elles rendent leurs passionnés encore plus stupides.

Déjà que supporter un club de foot c’est un concept abstrait, mais être pour une marque de voiture… Sérieusement ? A l’école, j’avais un camarade qui était fan des téléphériques et des lignes de bus et tout le monde le trouvait bizarre. Je ne vois pas en quoi “être pour une voiture” est plus rassurant en devenant adulte.

Et puis, tu discutes de quoi quand tu est fan d’une voiture ? La roue arrière droit de McLaren a décidé de ne plus s’entrainer tant qu’on ne la laisse pas être transférée chez Ferrari ?

Bon – au moins – soyons rassuré pour les amateurs de Grand Prix: “le gouvernement” ou “la gonzesse” pourra continuer à vous apporter votre bière le dimanche à 11h. Oui, boire c’est certainement le seul moyen pour continuer à trouver cela intéressant.

Stades ou cimetières ?

Alors qu’en Suisse, c’est Christian Constantin qui secouait le monde du football (et un ancien entraineur), au niveau mondial on reparle du sort des travailleurs immigrés qui construisent les stades pour la Coupe du Monde 2022 au Qatar.

Enfin, ils construisent les stades… Les responsables des chantiers et Emmanuel Macron doivent quand même se dire qu’ils sont aussi pas mal occupés à faire des trucs de feignasses, comme par exemple mourir au travail ou ne pas bosser “de 11h30 à 15h00, entre le 15 juin et le 31 août” lorsque les températures peuvent atteindre 50 degrés, selon une nouvelle loi en vigueur au Qatar. Loi très pratique, puisque si le 14 juin à 11h30, il fait 55° C, tu bosses et tu peux aller te faire cuire un œuf sur tes demandes syndicales ou le corps toujours chaud de ton collègue décédé (avec 55° C, easy même plusieurs heures après). Sinon, tu pourrais partir, si on ne t’avait pas confisqué ton passeport.

Donc, le plus simple c’est de continuer à bosser, tout en espérant ne pas mourir. Parce qu’il y a eu genre beaucoup de morts. C’est un peu comme l’âge de Michel Drucker, on sait que c’est beaucoup, mais pas précisément combien (cet homme nous enterrera tous). En juin 2015, certaines ONG évoquaient déjà 1′200 décès, alors que le Qatar a déploré une première perte “liée au travail sur un chantier” en… octobre 2016. Avec de tels écarts, ils feraient mieux d’accueillir les championnats du monde de gymnastique.

Cela dit, je pense qu’il faut faire confiance. On ne peux pas planquer 1′200 corps comme ça. Ou alors, il faut réserver plein de sièges sur un vol de Malaysa Airlines, mais ça coûte cher. Et vu les salaires (on parle d’une sacrée fourchette, entre rien et… 57 centimes d’euro de l’heure) pratiqués ce ne doit pas être la politique de la maison.

Ou alors, on comprend aisément pourquoi l’idée des stades démontables a été abandonnée. C’est comme avec la caisse de mon chat, quand tu n’as pas touché au truc depuis longtemps, il vaut mieux ne pas trop creuser. A part si tu veux que ton stade se transforme en cimetière, avec des vrais morts, et non pas des mecs en short qui jouent la mort, à chaque contact, mais aussi bien que Marion Cotillard.

Mais pour revenir à ces histoires de travaux, c’est vrai que l’été ce n’est pas la bonne période pour être dehors, en plein soleil qatari. Chose à laquelle on avait pas trop pensé non plus au moment d’attribuer la Coupe du Monde au Qatar. Puisqu’à l’époque, plusieurs solutions avaient été envisagées pour ne pas que les footballeurs souffrent de la chaleur (c’est quand même plus fatiguant de courir dans l’herbe que de construire l’herbe et les gradins climatisés). On avait notamment parlé de la construction d’un nuage artificiel qui survolerait les stades pendant les matchs :

Ce qui, sur une échelle de 1 à regarder top chef quand on a faim, semble être assez haut placé pour que l’on puisse appeler ça une belle idée de con.

Quelqu’un a dû s’en rendre compte, alors on a décidé de jouer les matchs du 21 novembre au 18 décembre 2022. Si on avait poussé le concept un peu plus loin, on aurait pu aussi changer de pays (genre aller en Finlande), remplacer la pelouse par de la glace, les crampons par des patins et appeler ça les championnats du monde de hockey.

Mais maintenant, tout va changer :

Enfin, ça va bouger. Un pays, ou l’ONU, a dû dire “ça suffit”, avec la fermeté du fessier de Chuck Norris, et la FIFA a eu peur. Ou même si ce ne sont pas les pouvoirs politiques, c’est peut-être un sponsor qui n’a pas voulu que son image soit associée à ces méthodes. Mais oui, c’est sûr les choses vont changer.

PARCE QUE C’EST UNE ONG ! Les ONG c’est ce mec au début du film d’horreur qui dit “je suis pas sûr qu’il reste des piles dans la lampe de poche, il faudrait voir, avant d’aller dans cette grande forêt lugubre”, c’est le maigre avec des lunettes qui chuchote “arrêtez, sinon je dis tout à la prof” : on ne les écoute pas, puisqu’on sait qu’ils vont mourir avant tout le monde ou se prendre un coup de poing sur le nez et les lunettes avant d’avoir pu nous les briser trop longtemps.

Là, j’ai bien peur que cela ne change rien. Mais c’est pas grave puisque la FIFA, c’est comme le club de Zumba de Bioley-Orjulaz : c’est une association à but non lucratif. Donc des gens gentils qui n’ont pas peur du ridicule.

Croyez-moi, il y a de quoi danser. Puisque ce n’est pas la FIFA qui s’occupe de tout cela. C’est pour ça qu’il y a un comité dont le rôle est de tout organiser et de payer (plus en pots-de-vin pour l’attribution qu’en salaires pour les ouvriers visiblement).

Ah mais on oublie tout avec le spectacle. On aime bien se faire dribbler le sens critique par les stars de la Coupe du Monde : Messi, Ronaldo, Neymar et Yannick Paratte. Enfin ça, c’est si la RTS peut encore s’aligner sur les droits TV qui sont toujours plus élevés. Au pire, on ira regarder les matchs dans une Fanzone au nom d’assurance, sur un grand écran Samsung et en buvant une Heineken ou un Coca-Cola payés avec nos MasterCard.

Finalement, le football professionnel, c’est comme l’historique internet de tes parents. Il vaut mieux ne pas trop fouiller pour éviter les surprises et déceptions.

Et pour ceux qui en ont marre du fric, des stars et des paillettes, et bien il reste le Lausanne-Sports qui – on l’espère – va mettre une paire de claques et un coup de pied au cul du FC Sion ce soir.

A demain !

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