Alors qu’en Suisse, c’est Christian Constantin qui secouait le monde du football (et un ancien entraineur), au niveau mondial on reparle du sort des travailleurs immigrés qui construisent les stades pour la Coupe du Monde 2022 au Qatar.

Enfin, ils construisent les stades… Les responsables des chantiers et Emmanuel Macron doivent quand même se dire qu’ils sont aussi pas mal occupés à faire des trucs de feignasses, comme par exemple mourir au travail ou ne pas bosser “de 11h30 à 15h00, entre le 15 juin et le 31 août” lorsque les températures peuvent atteindre 50 degrés, selon une nouvelle loi en vigueur au Qatar. Loi très pratique, puisque si le 14 juin à 11h30, il fait 55° C, tu bosses et tu peux aller te faire cuire un œuf sur tes demandes syndicales ou le corps toujours chaud de ton collègue décédé (avec 55° C, easy même plusieurs heures après). Sinon, tu pourrais partir, si on ne t’avait pas confisqué ton passeport.

Donc, le plus simple c’est de continuer à bosser, tout en espérant ne pas mourir. Parce qu’il y a eu genre beaucoup de morts. C’est un peu comme l’âge de Michel Drucker, on sait que c’est beaucoup, mais pas précisément combien (cet homme nous enterrera tous). En juin 2015, certaines ONG évoquaient déjà 1′200 décès, alors que le Qatar a déploré une première perte “liée au travail sur un chantier” en… octobre 2016. Avec de tels écarts, ils feraient mieux d’accueillir les championnats du monde de gymnastique.

Cela dit, je pense qu’il faut faire confiance. On ne peux pas planquer 1′200 corps comme ça. Ou alors, il faut réserver plein de sièges sur un vol de Malaysa Airlines, mais ça coûte cher. Et vu les salaires (on parle d’une sacrée fourchette, entre rien et… 57 centimes d’euro de l’heure) pratiqués ce ne doit pas être la politique de la maison.

Ou alors, on comprend aisément pourquoi l’idée des stades démontables a été abandonnée. C’est comme avec la caisse de mon chat, quand tu n’as pas touché au truc depuis longtemps, il vaut mieux ne pas trop creuser. A part si tu veux que ton stade se transforme en cimetière, avec des vrais morts, et non pas des mecs en short qui jouent la mort, à chaque contact, mais aussi bien que Marion Cotillard.

Mais pour revenir à ces histoires de travaux, c’est vrai que l’été ce n’est pas la bonne période pour être dehors, en plein soleil qatari. Chose à laquelle on avait pas trop pensé non plus au moment d’attribuer la Coupe du Monde au Qatar. Puisqu’à l’époque, plusieurs solutions avaient été envisagées pour ne pas que les footballeurs souffrent de la chaleur (c’est quand même plus fatiguant de courir dans l’herbe que de construire l’herbe et les gradins climatisés). On avait notamment parlé de la construction d’un nuage artificiel qui survolerait les stades pendant les matchs :

Ce qui, sur une échelle de 1 à regarder top chef quand on a faim, semble être assez haut placé pour que l’on puisse appeler ça une belle idée de con.

Quelqu’un a dû s’en rendre compte, alors on a décidé de jouer les matchs du 21 novembre au 18 décembre 2022. Si on avait poussé le concept un peu plus loin, on aurait pu aussi changer de pays (genre aller en Finlande), remplacer la pelouse par de la glace, les crampons par des patins et appeler ça les championnats du monde de hockey.

Mais maintenant, tout va changer :

Enfin, ça va bouger. Un pays, ou l’ONU, a dû dire “ça suffit”, avec la fermeté du fessier de Chuck Norris, et la FIFA a eu peur. Ou même si ce ne sont pas les pouvoirs politiques, c’est peut-être un sponsor qui n’a pas voulu que son image soit associée à ces méthodes. Mais oui, c’est sûr les choses vont changer.

PARCE QUE C’EST UNE ONG ! Les ONG c’est ce mec au début du film d’horreur qui dit “je suis pas sûr qu’il reste des piles dans la lampe de poche, il faudrait voir, avant d’aller dans cette grande forêt lugubre”, c’est le maigre avec des lunettes qui chuchote “arrêtez, sinon je dis tout à la prof” : on ne les écoute pas, puisqu’on sait qu’ils vont mourir avant tout le monde ou se prendre un coup de poing sur le nez et les lunettes avant d’avoir pu nous les briser trop longtemps.

Là, j’ai bien peur que cela ne change rien. Mais c’est pas grave puisque la FIFA, c’est comme le club de Zumba de Bioley-Orjulaz : c’est une association à but non lucratif. Donc des gens gentils qui n’ont pas peur du ridicule.

Croyez-moi, il y a de quoi danser. Puisque ce n’est pas la FIFA qui s’occupe de tout cela. C’est pour ça qu’il y a un comité dont le rôle est de tout organiser et de payer (plus en pots-de-vin pour l’attribution qu’en salaires pour les ouvriers visiblement).

Ah mais on oublie tout avec le spectacle. On aime bien se faire dribbler le sens critique par les stars de la Coupe du Monde : Messi, Ronaldo, Neymar et Yannick Paratte. Enfin ça, c’est si la RTS peut encore s’aligner sur les droits TV qui sont toujours plus élevés. Au pire, on ira regarder les matchs dans une Fanzone au nom d’assurance, sur un grand écran Samsung et en buvant une Heineken ou un Coca-Cola payés avec nos MasterCard.

Finalement, le football professionnel, c’est comme l’historique internet de tes parents. Il vaut mieux ne pas trop fouiller pour éviter les surprises et déceptions.

Et pour ceux qui en ont marre du fric, des stars et des paillettes, et bien il reste le Lausanne-Sports qui – on l’espère – va mettre une paire de claques et un coup de pied au cul du FC Sion ce soir.

A demain !