A mon grand étonnement, certaines personnes n’apprécient pas ce blog. Je l’ai découvert dernièrement, grâce à quelques commentaires fleuris qui font décidément la magie d’internet.

Quelle surprise, pour moi qui m’étais habitué à des louanges sur le récit de soirées bobos. Et bien visiblement, il faut croire que certaines de mes formules plus récentes étaient aussi déplacées que des Portoricains avant un ouragan.

Il faut dire que le sujet était épineux et qu’il y avait autant de risque de happy ending que pendant un massage dans un fauteuil électrique ou que dans une vidéo de fail qui commence comme ça :

La fin ne va pas vous surprendre

  

Et puis, étant prêt à dormir dehors pour que l’on me reconnaisse dans la rue, je crois que déplaire est un retour de bâton mérité. Me faire traiter de “petit crétin” avec des intentions malveillantes – pour une tournure lue de trop près (c’est quand on manque de recul) – un peu moins.

Forcément, j’étais sous le choc. Je sais rire de moi (la preuve, je me trouve très drôle), mais là, ça allait un peu loin. Samedi, j’ai donc demandé en urgence à une amie – Christiane Fictive – de boire un café avec moi pour savoir quoi faire.

Après avoir entendu mes mésaventures, elle s’est raclée la gorge, et elle a dit :

– Mais enfin Benjamin, c’est pas prudent de sortir des phrases comme ça… Surtout avec des idées aussi courtes. Alors, je ne dis pas que c’est de ta faute, mais bon. Faut être un peu lucide. Tu sais que c’est dangereux internet, avec tous ces commentaires haineux. Et, toi, tu te pavanes avec ton blog. T’as déjà eu de la chance de pas t’en être pris une après l’article chez Fred Valet, tu vas pas te plaindre sur ce coup.

– Ok, mais je fais quoi ? Je réponds pas ?

– Ben non. Ça ne va que faire empirer les choses. Allez mon p’tit gars ça va aller. Au fait, tu ferais pas un article sur moi ?

Je suis rentré chez moi avec un léger sentiment d’injustice. Oui, parce que soyons d’accord : il y a bieeeen plus grave que de se faire insulter sur internet pour un malentendu.

Non, ce qui était plus fort, c’est l’envie de répondre. Je bouillonnais d’idées de vannes à faire au 5ème degré pour poursuivre l’expérience. Parce que derrière un écran, je suis un obsédé provoctuel : Parfois, je fantasme de construire une fourmilière autour de mon pied, rien que pour pouvoir mettre un coup dedans ; j’ai envie de faire un feu sous mes bouteilles d’huile uniquement pour l’éteindre avec de l’eau (ne faites pas ça chez vous, surtout si vous tenez à votre appartement et à vos sourcils. Parce que finir SDF avec une tête de con, ce n’est pas l’idéal.)

Ça, c’était samedi, et me voilà à tête reposée cet après-midi. Je retire une leçon de cette histoire :

Ecrire des articles de blog en essayant d’éviter de froisser n’importe quel malentendu, c’est assez chiant. Certes, il ne faut pas blesser pour faire mal, mais plutôt se piquer pour jouer, tout en restant subversivement correct. Pour celles et ceux qui ne l’auraient pas compris, c’est ce que j’essaie de faire (#JeanClaudeExplicite1erDegré).

Je suis aussi convaincu que l’humour existe, même quand on a des idéaux et que l’on milite pour ceux-ci. L’empathie et le calme font du bien (je l’ai appris en écrivant cet article) tout autant que s’énerver peut énerver, voire même décourager celles et ceux qui soutenaient nos idéaux.

Tout comme je suis sûr que le concept d’égalité entre violets et bleus ; mouches et pucerons ; fétichistes de pied et amateurs de vidéos amateurs ; gluten et friperies ne peut devenir concret qu’à force d’essayer de vivre ensemble.

Oui, c’est chiant de dire que le bien c’est bien, d’écrire sur la pointe des doigts, d’hésiter à mettre des alarmes *** ATTENTION deuxième degré ***, de se retenir de faire des vannes, de s’inventer une amie au nom nul pour montrer que tout ceci est faux, ou encore d’avoir l’impression que la fin de son texte ressemble à une fiche de lecture justificative.

Désolé donc d’être ennuyeux, promis demain j’arrête et je reviens mettre des cailloux dans vos chaussures. Mais aujourd’hui, j’arrive en paix et j’espère ne pas repartir la queue entre les jambes.

Ah, et sinon rien à voir avec le sujet, mais je suis retombé sur cette vidéo et j’ai ri :