de Benjamin Décosterd, (initialement) pour se lever à 8h20

Catégorie : Quotidien Page 6 of 21

Promis, je voulais publier à l’heure

« Ouais mais maîtresse, mon chat il a vomi sur mon post de blog alors j’ai pas pu le rendre à temps. » Non en fait, je regardais la Revue de Lausanne (spectacle super qui est encore visible 5 jours, pour celles et ceux qui n’auraient pas voulu contribuer à ce succès populaire et à mon enrichissement personnel via les droits d’auteurs).

Bon, alors quoi de neuf ? Ce matin, enfin un buzz (lol) suite à mon papier d’hier (et une allusion à Luc Barthassat) :

Je savais que j’aurais dû mentionner Roger Federer, le compte Twitter du chat qui squatte la RTS ou Philippe Jeanneret. Chier.

Sinon, j’ai enfin reçu mon canapé. Alors, pour vous qui n’avez pas déménagé en octobre et qui n’avez pas attendu depuis ce moment-là ; pour vous qui n’avez pas lutté pendant 4 mois – à grands coups de mails passifs-agressifs et d’appels déviés vers la personne « qui doit savoir de quoi vous parlez » – contre le magasin Livique ; pour vous, finalement, qui avez déjà un salon, cette nouvelle vous passe certainement bien au-dessus de la table basse.

Mais de mon côté, c’est le soulagement ! Un soulagement qui a rapidement fait place à l’étrange sentiment que cet achat est le début de la fin. Le moteur intégré pour surélever les jambes est déjà une raison de ne plus sortir de chez soi. Si vous y ajoutez Netflix de l’autre côté de la pièce, c’est définitivement la mort de toute forme de productivité ou de vie sociale.
Si le destin n’avait pas murmuré « lève-toi et marche » à la volonté d’Homo sapiens, mais « sois assis et regarde Brooklyn 99 », l’humanité serait restée par terre et l’on n’aurait pas inventé les canapés. Et encore moins les moteurs qui iraient dedans, ni la Rue Marterey et je me retrouverais aujourd’hui SDF (quoique de toute façon je n’aurais simplement pas été conçu si Netflix avait existé. Les enfants d’après 2010 sont des héros, il faut le rappeler. Naître après l’arrivée de Netflix, c’est être le miraculé d’une guerre contre la frivolité de notre époque.)

Donc, Rue Marterey. Oui parce que j’ai fait mon grand retour parmi les miens, celles et ceux qui m’ont vu grandir : les bobos du 1005 Lausanne. À quelques caniches tirant des manteaux de fourrure à cheveux violets (non pas teintés de féminisme mais plutôt de vieillesse) près, j’aurais été propulsé dans mon enfance socialiste à l’Avenue de Rumine : que voulez-vous, on vient de la street ou on n’en vient pas.
D’ailleurs, à y regarder de plus près, et si l’on met de côté le nombre d’endroit où l’on sert des Gintos ou des Negroni trop chers au mètre carré dans le quartier, la Rue Marterey n’est pas que bobo.

Depuis quelques semaines je suis passionné par les habitués du bar PMU en face de chez moi. Et ne voyez pas un manque d’inclusivité dans la phrase précédente, les habitués sont des hommes. Des mecs avec une clope au bec, une bière à la main et trois dans le sang, ainsi qu’un emploi du temps visiblement moins chargé qu’eux-mêmes. Du lundi au samedi, ils s’époumonent devant le petit écran de télé, posé au-dessus du comptoir de la partie bar du Sultan Kebab – qui sert des kebabs, des pizzas et des tacos – mais pas de soupe, histoire que personne ne se dise qu’il y a une couille dans le potage de cette carte multiculturelle.
Une fois, un des habitués a gagné aux courses avec les trois bons numéros. Il dansait au milieu du passage.

Alors que je m’apprêtais à enchaîner sur une analyse tragicomique de la vie de ce monsieur, qui venait de retrouver une raison de parier pour les deux semaines suivantes, j’ai reçu une notification d’Instagram.

Quel début de semaine en fanfare. Le buzz et l’argent du buzz. Ce commentaire, rédigé en 3h30, me rassure sur ma productivité du jour. Luc Barthassat doit avoir aussi reçu son canapé avec moteur électrique qui permet d’élever les jambes.

Il est déjà 16h18. J’ai des trucs à faire et plus grand chose à dire. Décidément, le quotidien est autant une source d’inspiration qu’un obstacle pour la littérature.

On verra bien

Après avoir officiellement perdu 5 jours de ma vie depuis l’installation de « Tennis Clash » sur iPhone il y a 2 jours ; après avoir eu peur de ne plus me souvenir du mot de passe d’accès à ce blog ; après avoir voulu m’y mettre cette nuit, pile au moment où internet était en panne (non c’est pas vrai, je jouais à « Tennis Clash », mais c’était pour voir si vous suiviez) ; après avoir longuement hésité à récrire bénévolement ; après avoir craint de barber le lecteur avec des phrases trop longues comme un jour sans pain, parce que la boulangerie de Simonetta Sommaruga est fermée. **Il reprend son souffle** . Bref, après tout ça : bonjour, me voilà.

C’était dur, parce qu’il est révolu, ce doux temps où ma créativité se laissait porter chaque semaine par la contrainte d’une émission à écrire pour le vendredi (Mauvaise Langue, pour les intimes). Maintenant, chaque phrase doit être sortie avec les forceps d’une motivation à trouver. Et puis, vient la question… ai-je vraiment quelque chose à dire ?

Il y a l’actu, oui. Mais non. Parce que, dimanche qui vient, je serai aux Beaux Parleurs (un excellent cru radiophonique, un peu parce que je suis dedans et beaucoup parce qu’ils me paient pour être dedans), ce qui me force à ne pas trop écrire sur les news d’ici là. Et puis ça vous intéresse, vous, les problèmes de la Vaudoise Arena (au conseil d’administration aussi solide que ses faux plafonds. On pourrait même dire que les dirigeants ne touchent pas… le puck) ? **Yéééééé, il chuchote la musique des experts et met ses lunettes de soleil dans sa cuisine. Dehors il fait gris. Il soupire et se demande si tout cela n’est pas vain.**) BREF.

Je pourrais bien vous parler de mes journées. Mais quand tu te réveilles pour écouter l’info sur La Première en buvant un verre d’eau avec du jus de citron (c’est certainement bon pour quelque chose, parce que c’est justement pas très bon), tu te dis que le mot « intéressant » a été inventé pour tes voisins de palier.
À 6h du matin, ils baisent en silence mais jouissent bruyamment (un seul « AAH », fort et net de monsieur. Simple. Efficace. À la Denis Brogniart). Le reste de la semaine, ils s’engueulent. Leur couple ressemble plus à un syndrome de Stockholm qu’à un week-end à Venise, mais après tout chacun ses goûts en matière de voyage.

Non, le quotidien de mon côté du palier n’est pas intéressant, parce qu’il se porte à merveille : je prends des sacs en toile pour aller acheter mes légumes, c’est dire. Si tout va bien, dans 2 mois je vais au marché le samedi matin. Chier.
Il n’y a pas d’âge pour être vieux.

Je pourrais vous demander ce que vous souhaitez lire sur ce blog, mais c’est encore une combine à finir influenceur (« Vous préférez des reviews de restaurants ? Ou des recettes d’eau citronnée ? »). Et puis, j’aurais peur qu’il n’y ait qu’une seule personne qui réponde, que ce soit ma mère, et que je doive écrire sur « peut-on aimer sa maman même si on ne va la voir qu’une fois par semaine ? »

De toute façon, je ne suis pas sûr que la démocratie aide à la créativité. Ou qu’elle aide même tout court lorsqu’il s’agit de relever les grands défis de ce monde, à savoir trouver des sujets pour ce blog et des manières de régler la question climatique. Là ce qui serait efficace c’est une bonne vieille dictature pour pouvoir dire « BON, ON FAIT », sans consulter le parlement ou la population. Mais n’en déplaise à certains candidats aux dernières élections vaudoises (qu’on ne citera pas, vu qu’ils souhaitaient rester anonymes), l’urgence s’arrête là où la démocratie commence. Ça et le fait que « la semaine prochaine c’est les relâches, alors je vais pas pouvoir finir le préavis parce qu’avec Claire, on va voir les châteaux de Bavière et puis après il y a l’Ascension, Pentecôte et les vacances d’été. » Ah, si on avait su que les acquis sociaux permettraient au capitalisme de polluer un moment de plus, la gauche aurait été de droite, et inversement.
Je vous le disais, il n’y a pas d’âge pour être vieux (et de droite).

Donc « BON, ON FAIT ». On écrit, on y va. On fait un et on verra bien ce que nous réservera le suivant. On fait, même sans avoir de titre vraiment pertinent ni même de fin très convainca.

Bonne année.

On ne sait plus quel jour on est, on a plus de 0,5 dans le sang depuis une semaine et il ne se passe pas grand chose dans l’actualité… pas de doutes : nous sommes bien des retraités en pleine fin d’année !

Mais ce soir, il va falloir s’activer. Que l’on veuille s’amuser ou non, il va falloir le montrer sur les réseau sociaux :

  • Soit en glissant son cynisme dans un joli training pour le prendre ce selfie qui est sensé dire « Je vous emmerde. » mais qui hurle en vérité « Je vous en prie, écrivez-moi ! »
    Tout cela avant de lutter contre le diktat du fun devant l’émission de Nouvel an de la RTS, LE programme pour être sûr de lutter efficacement contre toute forme de fun. **FIIIOUUU** (c’est un bruit de petit sifflet de bombe festive)
  • Ou en ajustant sa joie au millimètre (le bon angle entre le chapeau pointu et la bouteille de Clairette ; l’œil qui brille juste ce qu’il faut ; les muscles buccaux qui fournissent un dernier effort pour sourire alors que tu parles comme Alexandre Jollien depuis trois verres. Alexandre Jollien qui est d’ailleurs à retrouver dans l’émission de la RTS précitée) pour ce post qui contiendra forcément un émoji confettis et un #Blessed.

Bref, on devra tous faire comme le Conseil Fédéral qui a sorti aujourd’hui sa photo officielle :

 

Un cliché dont il y aurait certainement plein de choses à dire, si l’on est psy, sociologue ou que l’on n’est pas à la bourre pour finir son article avant d’aller rire à la Revue de Lausanne (super spectacle, foncez-y, achetez vos billets ! Et je le dis un peu en toute objectivité et beaucoup parce que je suis payé en droits d’auteur, selon la recette des entrées).

Si l’on est juste un petit rigolo, on notera trois choses :

  • De un, quelqu’un aurait pu dire à Alain Berset et Karin Keller-Sutter que le décor leur faisait des cornes.
  • De deux, arrêtons de faire des blagues sur le nom de Viola Amherd. Ça aurait pu être pire, elle aurait pu s’appeler Clémentine.
  • De trois, Ueli Maurer est vraiment flippant à photographier le peuple suisse en le fixant dans les yeux et sans regarder ce que ça donne sur son téléphone.

Le cliché sera imprimée 45’000 fois et mis en vente au Palais Fédéral. Pourquoi ? Qui voudrait acheter cette photo ? Et s’il y a une personne qui le ferait (et encore c’est compté large), pourquoi voudrait-elle l’acheter 45’000 fois ?

Je pense humblement qu’il y a plus rentable pour cette photo : détourer Ueli Maurer, le coller sur un autre fond, en faire un mur en bois, faire deux trous dedans pour la tête des touristes et proposer aux gens de se prendre en photo, en payant 1.-. Démonstration :

 

Bonne année à tous !

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