On l’a appris hier sur le site de 20 Minutes : le navigateur Yvan Bourgnon a été flashé à 97 km/h (52 nœuds) à Mézières en mars dernier, alors que la vitesse était limitée à 50 km/h.

Preuve que ce gentil navigateur peut aussi être un vilain skipper. Celui qui s’est modestement auto-proclamé “le gladiateur des mers” aurait tout aussi bien pu s’appeler “le Lewis Hamilton de Lavaux-Oron” ou tout simplement “le conducteur du dimanche”.

Connu pour son tour du monde rétro (ça veut pas dire en marche arrière) et en solitaire sur un catamaran de sport, Yvanus Bourgnus a fait 220 jours de navigation répartis sur un combat contre la nature de 626 jours. L’occasion de préciser que ce n’était pas pour battre un record, ce qui était d’ailleurs assez juste puisqu’à pied et les yeux bandés il aurait pris à peu près le même temps.

On comprend donc aisément ce besoin de vitesse, ou alors cette envie de revenir à la civilisation en quittant Mézières le plus rapidement possible.

Yvan Bourgnon, pendant son tour du monde rétro, en train de vérifier qu’il n’y ait pas de radar.

A sa décharge, il avait choisi de ne pas prendre de GPS (ça veut dire ça rétro). Et pour corser le tout, son embarcation n’avait pas de cabine non plus (mais où sont les toilettes ?!). C’est le genre de mec à rajouter une roue à son bateau, rien que pour pouvoir mettre un bâton dedans. A ce rythme-là, était-ce encore nécessaire de prendre un bateau ? Les vrais bonhommes l’auraient fait à la nage et sans manchons.

Espérons que cet incident ne l’empêche pas d’aller au bout de son prochain gros projet : la construction d’un quadrimaran écolo pour collecter les déchets en mer. Ce bateau gigantesque va s’appeler le Manta, inspiré par la forme de l’animal : plus de 60 mètres de long pour 49 mètres de large. Ça fait bien depuis l’incident du pantalon taille basse de Daniel Brélaz qu’on n’avait pas vu une raie si impressionnante.

Avec cet immense navire, il récoltera jusqu’à 100 tonnes de plastique, avant de les amener à quai, pour que je cite « les camions puissent prendre le relai. » Nettoyer la planète avec des camions, cela me semble aussi bien qu’une cure détox à base de Big Mac. Espérons quand même que les chauffeurs regardent les panneaux de vitesse. L’urgence écologique, oui, mais 50 c’est 50 !

Et surtout prions tout de même pour qu’il ait prévu d’installer une cabine sur son bateau cette fois. Si vous me lisez Yvan – vous qui avez l’air pressé – prenez au moins le temps d’y réfléchir. Parce que ce n’est pas en ramassant des déchets à bâbord tout en chiant dans la mer à tribord que l’on va sauver la planète.