C’était l’évènement sportif de cette fin de semaine. Vendredi, à Lausanne, avait lieu la Wake Up And Run : “un jogging ou walking de 5km non chronométré qui a lieu à 05:30 d’un jour de travail dans le centre-ville.”

Il parait que ceux qui ont vu passer la catégorie marcheurs ont pris peur, se croyant dans Walking Dead. Alors que ceux qui dormaient ont dû se contenter des dizaines de photos de coureurs matinaux sur leurs fils d’actualité Facebook.

Petit à petit, j’ai commencé à ressentir la même lassitude qu’avec la Color Run, “le plus joyeux 5 km de la planète” qui se positionne donc en plus grand rassemblement de bien heureux du monde. Non, mais c’est vrai : quelqu’un d’heureux, qui sourit dans la rue ou le métro, c’est soit suspect, soit énervant. Alors 2′000 quelqu’un d’heureux, ravis de se faire asperger de couleurs, compressés au milieu d’une foule de bonheur qui court à moitié c’est carrément louche.

Voir défiler les photos de ceux qui se lèvent pour courir ensemble avant le travail, j’ai trouvé ça aussi un peu énervant. La cerne fière et le corps presque paré à l’effort, ils allaient le faire, et cela méritait qu’on tape dans nos likes pour applaudir leur capacité à s’auto-flagéler. J’étais peut-être un peu jaloux aussi, parce que la Drink and Zigzag, organisée par mon colocataire et moi samedi soir, m’a prouvé que je n’arrivais pas à courir à 5h30. 

Et puis après je me suis rendu compte que mon blog était un projet du même genre, et que je partageais tous les matins un texte sur Facebook.

Je me suis dit “merde.”

Ça me déprime un peu, alors je crois que je vais aller me recoucher.