Décidément, entre les performances du Festival de la Cité et les 15 X 4 balles que le Paléo m’a dévalisés il y a quelques semaines à grands coups d’inflation injustifiée du Chasselas, les festivals de l’été et moi on commence enfin à bien s’entendre. La preuve avec Rock Oz’Arènes, samedi dernier.

Bon, il faut quand même aller jusqu’à Avenches et c’est un sacré bout de voyage. En plus de devoir remonter le temps, tu dois te taper 1h15 de train, dont les 30 premières minutes forcément près du mec qui a décidé – nom de Zeus ! – que le rap auto-tuné misogyne allait intéresser tout le wagon, parce que c’est vrai, tes écouteurs ne servent à rien, Jean-Michel Mansoundspreading (heureusement que j’avais embarqué les miens, à défaut d’avoir pris le courage de le lui dire).

L’auto-tune, qui me fait aimer encore plus Alexandre Astier :

L’auto-tune : arnaque lucrative ou laxatif buccal ? (Ça ferait un bon sujet pour Temps Présent)

Cela dit, ce n’était rien à côté de la connexion Yverdon-Payerne. Déjà, ce train passe par Cheyres, c’est vous dire si on a l’impression d’être au fond de quelque chose, entre le bac et le trou du cul du monde. Et puis, malgré le prix des billets / la ligne Lausanne-Genève / les gens bizarre qui parlent tous seuls / la propreté des toilettes, on comprend en se rapprochant d’Avenches que les CFF prennent leur mission de service public très à cœur, voire avec un peu de zèle : à part Exit, qui a vraiment besoin de se rendre à Dompierre ?

Ensuite j’ai à peine eu le temps de m’inquiéter de l’existence d’un village comme Domdidier (qui devait certainement avoir un lien de parenté avec Dompierre) et de ma présence ici que j’étais déjà arrivé à Avenches. Comme quoi, la vie tient parfois à très peu de choses (5 minutes).

Une traversée du village d’Avenches plus tard, j’étais fin prêt à aller écouter  ceux qui **voix de présentateur de combat de boxe** : “SONT JEUNES, ET ILS SONT BEAUX. TELLEMENT SÉDUISANTS QUE LÀ OÙ ILS PASSENT, LES FEMMES NE REPOUSSENT PAS. D’AILLEURS, PERSONNE NE LES REPOUSSERAIT. UN OURAGAN D’APPLAUDISSEMENTS POUR : POLAAAAAAAR CIIIIIRCLES !”. Il faut rendre à César ce qui est à César (surtout quand on va dans une arène) : je ne suis venu que pour et grâce à Polar Circles qui m’a offert une invitation.

Polar Circles qui a fait un magnifique concert. Polar Circles qui va bientôt sortir un clip tellement décoiffant que même Jean-Marc Richard n’a qu’à bien se tenir. Polar Circles qui va cartonner avec un deuxième album. Polar Circles qui inventera certainement l’antidote contre l’auto-tune, ou la faim dans le monde, un jour.

C’était ouf.

Mais une fois le concert fini, je me suis un peu senti comme ce gamin qui a ouvert LE cadeau qu’il attendait à Noël, alors qu’il lui reste encore à déballer des trucs décevants, généralement venus tous droits de la méthode du tirage au sort. Pa exemple un pull à col roulé qui pique et serre le cou, ou un presse-papier. Heureusement, j’avais croisé Severine – une ancienne camarde de cours – et ses amies qui étaient enthousiastes pour 6.

J’ai même eu le privilège de participer à des discussions de filles. En gros, c’est comme quand je parle avec mes potes, mais en pire. Mon intuition de mâle alpha qui tente de “comprendre les meufs, tsé” en lisant Femina est enfin confirmée : les femmes ne causent PAS en tests girly (Et toi, quelle salade estivale es-tu ?)

Après, on est allé voir Jain et c’était bien. Original, coloré, bienveillant et frais. Elle a fait plein de morceaux que je ne connaissais pas, mais comme ils ressemblaient beaucoup à la seule chanson que je connaissais d’elle, je n’y ai vu que du feu.

Un feu que n’a pas mis Ben Harper, lors de son passage sur scène. Au début, c’était beau et doux et puis après quatre chansons, ça part en sucette un peu trop sucrée et collante à mon goût. Ses morceaux (piano-voix et guitare-voix) ont commencé à ressembler à des déclarations d’amour de journaux intimes d’adolescentes de 14 ans. Donc, à la cinquième chanson, j’avais envie de m’endormir en me coupant les veines ou de prendre un bain en regardant 13 Reasons Why. Comme il n’y avait ni de lit, ni de baignoire, je suis allé manger une crêpe au Nutella, entre foutu pour foutu et sucré pour sucré.

Je ne sais pas si cela vient de sa dégaine de beau gosse, de son teint bronzé, de son agilité certaine au niveau des doigts et de sa capacité à faire hurler des groupies à intervalles réguliers, alors qu’il ne caressait que sa guitare. A part Guillaume Hersperger, Yannick Berthoud et Julien Doré je n’aime définitivement pas les musiciens plus beaux que moi.

Je ne suis même pas resté pour Franz Ferdinand ou le bis de Polar Circles dans le jacuzzi en backstage. La voiture de Severine a remplacé le train et la crème de la variété française des années 70-80 a fait oublier l’auto-tune de l’aller.

Donc vraiment tout bien comme soirée. Je suis d’ailleurs très emprunté au moment de conclure cet article, puisqu’il ne comporte pas vraiment d’élément narratif marquant et que je n’ai pas de chute.

Monsieur Rocco Zarenes, c’était très sympa. Merci pour l’accueil. Je note que ce serait cool que tu arrêtes d’imposer le monopole CASHLESS, ce système qui a certainement été inventé par un ancien de la Riponne pour se faire plein de fois deux balles en décrétant que la carte coûte ce prix-là, même si on la lui rapporte. Individuellement, personne n’est à ça près, mais avec 33′000 festivaliers ça commence à faire beaucoup d’argent quand même.

Comme je n’ai vraiment pas de chute (tout est vrai sur ce blog), je vous laisse avec cette review du 24 Heures des stands de nourriture du festival **soupir**. Je ne sais pas à quel degré il faut regarder cette vidéo, mais Marianne Grosjean, si tu me lis encore, sache cela surpasse largement les stories Instagram de la TDG.

“Le poisson est un peu sec et il n’y a pas assez de sauce, mais ça passe bien en entrée.” 

A demain !