de Benjamin Décosterd, (initialement) pour se lever à 8h20

Catégorie : Culture Page 3 of 6

Le salon de Phanee de Pool

Oui, encore un post de blog en retard. Que voulez-vous, quand on se réveille à 8h mais que l’extérieur de la couverture semble aussi froid que le cœur de Vladimir Poutine ou qu’un discours d’Anne-Catherine Lyon, difficile de sortir du lit.

Non, ça donne juste envie de prendre son plaid kangourou (oui, j’ai ce genre de choses chez moi, et 70 ans dans ma tête), de demander Netflix en mariage et de s’allonger sur le canapé : Aaaaah, qu’est-ce qu’on est bien, là !

Une réflexion que je me suis aussi faite vendredi soir, à la Datcha. Et pour cause: c’était là que Phanee de Pool jouait son premier concert lausannois.

Phanee de Pool que j’ai rencontrée chez Fred Valet sous le nom de Fanny Diercksen, juste avant qu’elle ne squatte absolument tous les médias romands pour la sortie fracassante de son premier album. Phanee de Pool qui a réussi à me faire écouter un Premier rendez-vous en entier. Phanee de Pool qui sera à Paléo ou alors je n’y comprends plus rien (déjà que pour Black M, j’ai dû faire un effort). Phanee de Pool qui est une artiste qui arrive à chanter des images.

Mesdames et Messieurs : rembobinez tout ce que vous êtes en train de faire et écoutez !

 

Comme toutes celles et ceux que la vie n’a pas rangé dans la bonne case pendant trop longtemps et qui retrouvent la liberté de faire ce pourquoi tout cela a un sens, elle sonne comme une évidence. Voir une personne se rencontrer elle-même a quelque chose de vraiment fascinant. Phanee respire le ouf de soulagement des bonnes nouvelles, le enfin des débuts de vacances, le pourquoi pas des premières amours.

Oui, vendredi à la Datcha, j’ai eu cette impression d’assister au début de quelque chose. Malgré une acoustique peu propice à la douceur d’un texte et même avec un ingénieur son/J’aurais dû rester journaliste/lumière/communication/où est ce putain d’interrupteur formé de manière autodidacte sur le tas, tout semblait possible. Et on était bien.

Une guitare, une loop station, un pad, deux micros : le bonheur est dans les choses simple. Une simplicité à l’image de Fanny qui ne sait pas encore que Phanee ira très loin. A tel point qu’elle se surprend des applaudissements. Même si se faire demander un bis avant la fin de la setlist n’est pas chose commune, ce doit être que – assis et spectateur – le public prend des claques artistiques et tente de les rendre comme il peut.

Non, Phanee n’a pas conscience que son univers la dépasse et nous emmène avec elle. Surtout lorsque – contente de l’accueil fait à son troisième morceau – elle déclare : ”Je devrais vous emmener à la maison après.” A force de jouer ses chansons et de chanter ses mots, la Datcha est devenue son salon et tout le monde se délecte d’y trouver des miettes sur le canapé, mais elle ne s’en doute pas. Elle craint les imprécisions, mais rebondit avec tant de facilité (un air gêné, puis une vanne) que la faute n’en est plus une.

Fanny Diercksen n’est plus la flic-chanteuse, c’est une artiste. Le genre de celles qui peuvent aller partout, dans le drôle, le triste, la douceur, le grave (quelle voix, lorsqu’elle y met de la puissance !) Bref, le genre que l’on adore écouter pour oublier les lundis matins pluvieux.

Une semaine d’humour

A part ce blog, que les experts s’accordent à considérer comme hilarant (”Rien ne m’a autant fait marrer que le post de 9h20 depuis l’annonce du résultat de Jean-François Copé aux primaires des Républicains.” Gaston Humour-Absurde, inventeur du Bec Bunsen), la semaine offre de nombreuses occasions de se poiler.

Oui parce que la semaine, c’est pas toujours drôle. Et il faut bien rire (le premier qui ajoute “C’EST BON POUR LA SANTÉ” je lui en colle une) pour oublier le temps qui passe, l’été qui part et les espoirs qui filent.

Si ça se trouve tu as passé un super week-end à glander dans de l’eau chaude avec ta copine, tu as mal dormi entre dimanche et lundi, tu t’es réveillé les pieds attaqués par ton chat, tu as vu qu’il faisait gris et que tu étais en retard pour poster à 9h20. Enfin c’est si ça se trouve, et puis c’est pas moi de toute manière, c’est un pote.

Donc, quoi regarder pour se remonter le moral ?

Lundi – Thomas Wiesel sur Inter

Ceux qui suivent l’actualité avec 9 mois de retard pourront désormais changer leur phrase d’accroche pour aborder Thomas, en remplaçant Quotidien par La Bande Originale. Parce que c’est vrai que le grand public Romand va enfin avoir une raison “d’adorer La Bande Originale.” Parce que, bien sûr, Wiesel est plus Suisse que drôle et que, du coup, le voir faire le porte-drapeau à Paris ça a de quoi faire frémir les zygomatiques de notre fibre nationaliste. Sauf si on est UDC et qu’on trouve que c’est un humoriste BISOUNOURS, repris par des JOURNALOPES pour faire marrer les BOBOS.

Ambassadeur de pas grand chose d’autre que sa propre tronche, Wiesel est surtout drôle, point. La preuve :


Mardi –  Encore Inter

France Inter, c’est décidément THE place to rire et le mardi sera certainement consacré au visionnage des humoristes que vous avez manqués pendant la semaine :

Guillaume Meurice, Tanguy Pastureau, Marina Rollman, Pablo Mira, Nicole Ferroni, Thomas VDB et Alison Wheeler.

Trouvez quand même le temps de travailler un peu, surtout si vous n’aimez pas les vacances :


Mercredi – Blaise Bersinger sur Couleur 3

Comme recommandé par les ornithologues et Amy Winehouse : pour vivre longtemps, prenez deux doses d’humour absurde par semaine. C’est pour cela que Blaise Bersinger est indispensable le lundi et le mercredi. Malheureusement, les stratèges de Couleur 3 ont relégué certaines de ces chroniques au rang de podcast audio, donc il faudra un peu fouiller sur le site de la RTS pour trouver ses perles.

Un aperçu :


Jeudi – Yann Marguet et les Orties

On ne le présente plus (à part à ma mère qui ne le connaissait pas) puisqu’il fait rire tous les Romands (dont ma mère depuis que je le lui ai fait découvrir). Là où il passe les chroniques ne repoussent pas, apeurées devant ses nombreuses casquettes (et paires de chaussures) qui font office de multiples talents : il sait imiter Yannick Paratte, écrire des chroniques sexos, inventer un jeu dont vous êtes le héros et faire rire avec Kim-Jong Un :

Comme Blaise, toutes ses contributions ne sont pas filmées (merci les stratèges de Couleur 3. C’est vrai qu’on préfère voir les chroniques sexualité de Viviane Morey, aussi excitantes que de filmer une table de chevet pendant une sextape).


Vendredi – Trouver des perles

Si elles étaient faciles à trouver, les perles ne s’appelleraient pas “des perles”, mais “des bijoux faciles.” Il faut donc un peu chercher, mais il y a des trucs du genre de :

The Girl Talk : un tumblr, mais qui est aussi sur Instagram (@girltalks.project)

Le Meufisme : une série dont on attend la saison 4

Sinon, la saison 4 de Bojack Horseman vient de sortir sur Netflix.


Samedi et dimanche

Rigolez de tout (le prochain qui ajoute “mais pas avec tout le monde”, je prends sa tête pour la frapper contre celle de celui qui a dit “C’EST BON POUR LA SANTÉ »). Au théâtre, au Cinéma, au bistrot ou dans la rue quand quelqu’un se prend un poteau parce qu’il était occupé à écrire un WhatsApp au lieu de regarder où il marchait.

Sinon, le dimanche, il y a Nathanaël Rochat sur les Beaux Parleurs (c’est pas avec Slobodan Despot qu’on va se taper des barres) :

Oui, rigolez de tout, mais pas de ceux qui n’ont pas de chute pour leur article de blog. Bon, vous pouvez : c’est pas moi, c’est un pote.

A demain !

Un jour, j’écrirai un livre…

… Ou j’achèterai un bateau. Sachant que ces deux activités ne sont pas antinomiques, mais que ce n’est certainement pas l’écriture d’un livre qui permettrait d’acheter un bateau, à moins qu’il soit de taille à rentrer dans une bouteille. Je me faisais cette réflexion en prenant le train pour Morges, hier, et son salon du Livre sur les Quais.

Malgré un intérêt certain pour la chose littéraire, je me suis quand même dit que j’étais un peu fou de me pointer à Morges, seul et sans but précis. Je me voyais déjà errer entre ces vieilles choses qui finissent par prendre la poussière, malgré le savoir qu’elles renferment. Oui, au milieu de toutes ces personnes âgées venues voir des livre, j’allais me sentir seul. En fait ça allait, il y avait mêmes des trucs pour les jeunes, genre un tournoi de Ping Livres / Book Pong. Discipline hybride certainement développée pour faire lire les sportifs.

Bon, il n’y avait pas que des livres, il y avait aussi tous ceux qui les ont faits. Mais, le problème avec les auteurs qui ont écrit un bouquin, c’est précisément qu’ils ont “sorti un liiiivre”, que le prochain “parlera d’un artiste maudit qui ne vend pas (mais c’est une fiction, hein)” et que moins l’auteur semble compter dans l’histoire de la littérature, plus il prononce le “sorti un liiiivre” de manière énervante.

J’étais donc au milieu de ces auteurs et de la star du jour : Éric-Emmanuel Schmitt, que j’ai lu une fois et que je n’avais pas aimé (Si on recommençait), mais que je viens de regarder en interview et que je trouve plutôt bien.

Il y avait donc Éric-Emmanuel Schmitt, en costume de lin rouge pâle (il vend un max), un grand sourire aux lèvres (il vend un max) et l’air très heureux d’être là (il vend un max). Un contraste saisissant avec Christiane Anonyme, auteure habillée comme une bibliothécaire, une lueur de supplication dans l’œil lorsque tu la regardes avant de lever les yeux vers son écriteau et de ne pas connaitre son nom, et l’air très heureuse de bientôt pouvoir rentrer, avec ses 300 invendus de “La Nuit n’a pas d’oreilles” un ouvrage qui a le mérite d’enfoncer les portes ouvertes de la bienveillance, au travers de l’histoire d’une femme qui décide de se mettre à l’écriture à 50 ans, après le départ de ses enfants de la maison (mais ça rien à voir et puis c’est une fiction, hein).

Il y avait aussi d’autres noms connus :

  • Jean Ziegler, qui devrait demander à Éric-Emmanuel Schmitt l’adresse de son tailleur.
  • Alexandre Jollien, sur lequel je ne ferai pas de blague parce qu’il est brillant (et que les blagues sur Jollien, par écrit ça ne marche pas).
  • Jonas Schneiter, qui arrive définitivement à se faire inviter partout. En l’occurrence pour animer une croisière littéraire avec Jean-Marc Richard et Bernard Pichon (ça ne s’invente pas).
  • Et plein d’autres re-sta dont j’ai eu la chance de voir l’écriteau, alors qu’ils n’étaient pas là ( ”genre j’aurais pu faire un selfie avec le panneau Isabelle Falconnier, t’sais” )

Et, autour de ces livres et de leurs auteurs, une ambiance particulière, entre un salon littéraire et la foire aux morpions de Vufflens-sur-Perpet. Des stands de gaufres et des scènes avec des lectures conceptuelles ; La bibliothèque sonore et Jan Autos. Amélie Nothomb et Bernard Pichon, donc.

Heureusement, les arbres à dédicaces (sur lesquels on peut écrire ce que l’on veut) sont restés immaculés de tout dessin de bite, preuve que ce salon reste sérieux et qu’il faut absolument que j’évite d’écrire un livre.

Je serais trop tenté d’imiter les auteurs anonymisés par Quentin Mouron. Et donc de finir ivre mort, à parler de moi et en me faisant appeler par mes distinctions, tout en draguant tout ce qui bouge avec des propos de pilier de PMU.

**Repense à ses samedis soirs**

Oh wait…

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