Oui, encore un post de blog en retard. Que voulez-vous, quand on se réveille à 8h mais que l’extérieur de la couverture semble aussi froid que le cœur de Vladimir Poutine ou qu’un discours d’Anne-Catherine Lyon, difficile de sortir du lit.

Non, ça donne juste envie de prendre son plaid kangourou (oui, j’ai ce genre de choses chez moi, et 70 ans dans ma tête), de demander Netflix en mariage et de s’allonger sur le canapé : Aaaaah, qu’est-ce qu’on est bien, là !

Une réflexion que je me suis aussi faite vendredi soir, à la Datcha. Et pour cause: c’était là que Phanee de Pool jouait son premier concert lausannois.

Phanee de Pool que j’ai rencontrée chez Fred Valet sous le nom de Fanny Diercksen, juste avant qu’elle ne squatte absolument tous les médias romands pour la sortie fracassante de son premier album. Phanee de Pool qui a réussi à me faire écouter un Premier rendez-vous en entier. Phanee de Pool qui sera à Paléo ou alors je n’y comprends plus rien (déjà que pour Black M, j’ai dû faire un effort). Phanee de Pool qui est une artiste qui arrive à chanter des images.

Mesdames et Messieurs : rembobinez tout ce que vous êtes en train de faire et écoutez !

 

Comme toutes celles et ceux que la vie n’a pas rangé dans la bonne case pendant trop longtemps et qui retrouvent la liberté de faire ce pourquoi tout cela a un sens, elle sonne comme une évidence. Voir une personne se rencontrer elle-même a quelque chose de vraiment fascinant. Phanee respire le ouf de soulagement des bonnes nouvelles, le enfin des débuts de vacances, le pourquoi pas des premières amours.

Oui, vendredi à la Datcha, j’ai eu cette impression d’assister au début de quelque chose. Malgré une acoustique peu propice à la douceur d’un texte et même avec un ingénieur son/J’aurais dû rester journaliste/lumière/communication/où est ce putain d’interrupteur formé de manière autodidacte sur le tas, tout semblait possible. Et on était bien.

Une guitare, une loop station, un pad, deux micros : le bonheur est dans les choses simple. Une simplicité à l’image de Fanny qui ne sait pas encore que Phanee ira très loin. A tel point qu’elle se surprend des applaudissements. Même si se faire demander un bis avant la fin de la setlist n’est pas chose commune, ce doit être que – assis et spectateur – le public prend des claques artistiques et tente de les rendre comme il peut.

Non, Phanee n’a pas conscience que son univers la dépasse et nous emmène avec elle. Surtout lorsque – contente de l’accueil fait à son troisième morceau – elle déclare : ”Je devrais vous emmener à la maison après.” A force de jouer ses chansons et de chanter ses mots, la Datcha est devenue son salon et tout le monde se délecte d’y trouver des miettes sur le canapé, mais elle ne s’en doute pas. Elle craint les imprécisions, mais rebondit avec tant de facilité (un air gêné, puis une vanne) que la faute n’en est plus une.

Fanny Diercksen n’est plus la flic-chanteuse, c’est une artiste. Le genre de celles qui peuvent aller partout, dans le drôle, le triste, la douceur, le grave (quelle voix, lorsqu’elle y met de la puissance !) Bref, le genre que l’on adore écouter pour oublier les lundis matins pluvieux.