de Benjamin Décosterd, (initialement) pour se lever à 8h20

Semaine 3

Le plus dérangeant n’est pas l’ennui.
Le plus dérangeant n’est pas de lire les PLR prendre l’État pour un plan cul que l’on peut rappeler quand ça va mal.
Le plus dérangeant n’est pas l’impression d’avoir adopté une brebis depuis la fondue d’hier soir.
Le plus dérangeant n’est pas d’avoir oublié d’applaudir deux jours de suite (désolé au personnel soignant et à Yann Marguet).
Le plus dérangeant n’est pas de se demander si ce serait pas complètement con de faire croire qu’on illumine le Cervin avec UN LASER EXTRATERRESTRE :

Le plus dérangeant n’est pas non plus que ce soit assez naze en vrai :

Le plus dérangeant n’est pas de voir les réseaux se déchirer pour savoir si la Chloroquine est un remède miracle, également capable de trouver une solution pour le climat et de rendre une conférence de presse de la Confédération intéressante.
Le plus dérangeant n’est finalement pas le fait que mes voisins aient trouvé un nouveau hobby : écouter de la musique de merde en déplaçant des meubles.

Non, ce qui devient pénible, c’est de ne plus sentir le pouls de la société. Derrière ce poncif journalistique, se cache pourtant un réel besoin : savoir dequoicommentqu’est-cequ’ilyaetvous,vousallezbien, sinon ?
Je ne parle pas ici que des proches que l’on sonde à coup de Skypéros (mon dieu, cette expression me donne envie de mourir. En plus, pourquoi boire devant un écran s’il n’y a pas Netflix ou du foot dedans ?) mais bien de la masse. Difficile de savoir pour quoi le cœur des gens bat quand la seule chose qui nous relie à eux, ce sont des médias en pleine tachycardie.

C’est peut-être un simple besoin de ma dose régulière de bar ou de restaurant. Ou alors, je m’inquiète de savoir quoi écrire de pertinent pour Les Beaux Parleurs dimanche. Ou, finalement, le signe que la vie et l’avis des autres ne m’indiffèrent pas tant que cela. Mais de vraies questions demeurent :

Est-ce que les enfants pénibles sont toujours en vie ? Est-ce que les plus de 65 ans supportent qu’on leur parle comme s’ils en avaient 60 de moins ? Est-ce que vous, qui lisez ce texte, vous avez mis un pantalon ? Est-ce que VRAIMENT IL Y A ENCORE DES MEUBLES À BOUGER LÀ-HAUT, LOUIS LA BROCANTE ?!

Bref, courage à toutes et à tous. Aérez bien après la fondue.

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Les Beaux Parleurs – 5 avril

  1. Michel Marfurt

    Le plus dérangeant c’est de savoir qu’une fois passée l’épidémie ne laissera pas de traces pour bien longtemps dans la mémoire des gens qui recommenceront comme d’habitude à tout sacrifier sur le temple de la consommation capitaliste mondiale et égoïste. Le plus dérangeant c’est qu’après avoir coupé quelques têtes, brûlé quelques sorcières, empalé quelques traîtres, fait beaucoup promesses qui ne seront pas tenues, organisé beaucoup de nouveaux schémas d’intervention qui ne fonctionneront pas, versé beaucoup d’argent aux organisations internationales qui ne travailleront pas mieux, subit le lobbying des pharmas et de tous les corrompus gouvernementaux liés à celles-ci sans en payer le tribu, on finira quand même par oublier en préférant se divertir de toutes les prochaines actualités bizarres, catastrophiques, climatiques ou autres dont les médias nous abreuveront sans aucun recul ni discernement. Heureusement, on sait que tous les 65 millions d’années, ça change radicalement. Il n’y a plus qu’à attendre….

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