de Benjamin Décosterd, (initialement) pour se lever à 8h20

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Travailler comme un malade

Drame, horreur et mazette, non c’est pas vrai ?! Je suis en train de tomber malade. Enfin je crois.

Oui parce que je vais continuer à faire comme toujours dans ces cas-là : m’abstenir de vérifier. Si c’est pour finir cancéreux en fin de vie après une visite sur doctissimo, ou endetté après un simple passage à la pharmacie en commençant par “je me sens pas très bien” et en sortant avec assez de médicaments pour rivaliser avec Lance Armstrong, ça n’en vaut pas la peine.

Non, je me fie aux symptômes : courbatures inattendues et crises de toux durant lesquelles je ressemble à Michel Zendali après une chronique réac’ de Suzette Sandoz. Je ne compte même pas l’irritabilité et l’absence de motivation à travailler : ça, c’est parce que je suis un enfoiré qui a la flemme. Malgré ces signes de petite crève pas gênante*, j’ai des doutes : un indépendant malade c’est comme un comédien qui n’est pas serveur en même temps, on sait que ça peut exister, mais il y a de sérieux doutes.

Alors que faire quand on est dans cet état mais qu’il faut travailler ? On continue et on mise sur la manière la plus efficace d’expulser ses microbes. Comme avec le soleil, les températures, l’actualité qui est déprimante, l’avenir de la presse, les enfants qui font du bruit dans le métro, le manque de places assises dans le train, le prix des assurances maladies et les gens qui sont jamais contents, le meilleur moyen d’aller mieux est de s’en plaindre.

Décidément la nature humaine est beaucoup moins complexe dès que l’on a un bouc émissaire à nos gênes du quotidien. Je vous laisse, je vais trainer mes courbatures jusqu’aux derniers trucs à faire cette semaine.

* : Chers assureurs maladies chez qui je vais bientôt signer parce que vous êtes moins chers que les autres, sachez que ce n’est rien de grave et que – comme tout ce qui est sur ce blog – cet article est largement romancé. D’ailleurs, ne lisez pas les autres posts. Cela vous donnerait des mauvaises infos sur mon hygiène de vie et ma santé mentale. Bisous.

Mon premier placement de produit

Alors oui, ça fait blogueuse Lifestyle au compte Instagram aussi dopé qu’un poulet aux hormones, mais il faut que je vous explique. Certains d’entre vous connaissent mon goût très prononcé pour l’alcool un mode de vie hédoniste. Mode de vie qui pose parfois problème, plus le matin d’après que le soir-même.

Ah, on oublie que ces after work, sont surtout des before quelque chose à faire, le lendemain. Le soir, tu es invincible, tu as quelque chose de Superman en entrant dans chaque bar. Mais le lendemain tu te réveilles en Clark Kent, un slip sur le jean et la tête sens dessus dessous. Et tu réalises vraiment que tu as abusé, parce que même ta transpiration doit être plus alcoolisée qu’un shoot de Xuxu.

Partant de constat fort, il reste deux options possibles : se raisonner pour de bon ou trouver un moyen d’être en forme le lendemain. J’ai essayé la première, vraiment. Mais je crois que j’ai dit autant de fois “plus jamais…” que “apéro !” Dès lors, difficile de croire que le changement c’est maintenant.

Alors quels moyens appliquer pour être en forme le lendemain ? J’ai tout essayé : l’eau avant d’aller dormir, l’eau au réveil (l’eau en soirée, jamais en revanche), manger un kebab salvateur, faire du sport, soigner le mal par le mal… Le plus efficace reste un training, Netflix, annuler tous ses impératifs de la journée et attendre que ça passe, assis sur le canapé derrière un plat de pâtes et à côté d’une bonne dose de manque d’estime de soi. Ça marche mais ça prend quand même 12h minimum.

C’est pas faute d’avoir cherché…

 

Mais il semblerait que des gens aient créé une boisson, avant de la transmettre à une boutique lausannoise. La gérante a passé la nouvelle à une amie, qui m’a filé l’info. Me voilà donc en possession d’un échantillon de liquide miracle offert par Cloud Social Club.

Alors derrière cette démarche pas du tout impressionnante, se cache une vraie cohérence. Déjà parce que la première personne que je risque d’influencer avec ce test de produit, c’est moi-même. Je peux te dire que si ça marche, mais j’en achète une caisse entière. Soyons lucides, j’ai de la peine à influencer mon destin, je ne vois pas comment je pourrais vous faire acheter un truc dont vous n’avez pas besoin.

Bon, après je sais que certains d’entre vous confondent parfois le mardi soir avec le vendredi soir et l’apéro du samedi avec un remake alcoolisé de la bataille de Verdun. Déjà, si ce n’était pas le cas, je boirais avec qui ? Alors il ne s’agit pas de dire “c’est en accord avec ma communauté” puisque cette phrase me donne envie de m’ouvrir les veines avec un #SwissInfluencer et que ça n’a aucun sens.

Nous, l’idée c’est juste d’aller boire des verres, en fait.

L’appartement aux trois mâles non-castrés n’est plus

Ce matin, je suis allé amener mon chat chez le vétérinaire pour qu’il se fasse castrer. Je l’ai laissé à la dame en Crocs (ces chaussures font autant de mal à l’image du corps médical en général que de bien aux pieds de ceux qui les portent. Parce que OUI, brisons un tabou ! C’est comme le plaid kangourou, avec ça tu as l’air d’être très con, mais tu t’en fous parce c’est aussi très confortable). Donc j’ai laissé Bojack à la vétérinaire avec le sourire satisfait de celui qui pense “sans rancune pour la tapisserie du salon, la poubelle à papier renversée et les marques de griffures. A tout à l’heure mon petit, amuse-toi bien.” Promis, un jour je serai quelqu’un de bien si je ne me fais pas assassiner par un antispéciste d’ici-là.

Ainsi, mon appartement ne sera plus ce royaume de la testostérone où ça sent le mâle marqueur de territoire qui pisse sur la PS4. Enfin, il reste mon colocataire et moi, qui marquons notre territoire à grands coups de poils dans l’évier et de vaisselle pas sortie de la machine, mais nous n’avons jamais poussé l’ivresse jusqu’à uriner sur la console du salon.

J’ai bien senti qu’avec toutes ces histoires de harcèlement, les questions que cela soulève sur la virilité et la domination masculine, il était temps de castrer mon #Matoo (et accessoirement de ne plus jamais tenter de jeux de mots).

Et puis, en l’amenant un lundi matin chez le vétérinaire, j’ai appris une grande leçon de vie à mon chat : le lundi est souvent une de ces journées nulles, où la vie ressemble à un post Instagram d’Alain Berset. Tu sais que quelque chose cloche, tu aimerais pouvoir faire quelque chose là contre, mais tu as la flemme de réagir vraiment.

#KeryJames #UtiliserLesMotsThugEtHoodQuandOnEstConseillerFédéral #FumerUnJointAvecSonChargéDeComm’ #StartedFromFribourgNowWe’ReInPalaisFédéral

  

Mais que se passe-t-il ?! Alain Berset semble de plus en plus désorienté, déjà qu’il avait confondu la droite avec la gauche sur la question de la caisse unique. Là on en arrive au selfie vitrine, qui n’est que la version SDF du selfie salle de bain. Ajoutez à cela la tenue et les hashtags de rappeur… Dans 6 mois il nous sort un feat. avec Maître Gims.

Ce côté sombre contrebalance avec une autre photo, postée quelques jours plus tôt :

Oui, j’ai liké. Mais que voulez-vous, se retrouver dans les mêmes pissoirs ça créé des liens.

Une photo, dont le commentaire de la RTS nous rappelle que le community management n’est pas un métier facile. Avant “NoBillag”, entre neutralité journalistique et attitude “fun” sur les réseaux sociaux, je ne suis pas sûr que confier le compte Instagram du service public à un enfant de 6 ans soit la meilleures des idées, mais enfin.

Alors d’accord, les chats sont mignons (même sans couilles) et plutôt malins : comme les blogueurs à la bourre pour finir leur article avec une conclusion potable, ils trouvent toujours un moyen de retomber sur leur pattes.

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