Le Post de 9h20

de Benjamin Décosterd, (initialement) pour se lever à 8h20

Loin des zizis et des milliards : les municipales à Lausanne

Les élections à Paris et aux Etats-Unis font l’actualité politique de cette semaine, mais le vrai suspense est local.

A Paris, c’est Benjamin Griveaux qui fait parler de lui. A un mois des élections, il a quitté la campagne la queue entre les jambes et sur internet, après une histoire de sexting. Une affaire qui mériterait une analyse plus poussée, en répondant notamment à la question « POURQUOI ?! » (Ecoutez la radio dimanche matin, il y aura peut-être un développement plus poussé).

Aux Etats-Unis, c’est de Michael Bloomberg dont on parle. Et qui sera élu. (Soyons clair, cette affirmation a pour seul but de pouvoir dire « je vous l’avais dit et avant tout le monde » si Michael Bloomberg est élu président des Etats-Unis. Et qui pourrait me juger ? Il nous est déjà tous arrivés d’écouter des mauvaises idées rien que pour pouvoir dire ensuite « tu vois, c’était une mauvaise idée », avec cette remontée triomphale de voix – aussi aigüe qu’énervante – en fin de phrase.)

Bref, Michael Bloomberg se présente à la présidentielle américaine et il a toutes ses chances. C’est un homme vieux, riche, blanc et sexiste. Pour vous situer, chez nous ce serait être une femme jeune, pauvre, verte et inclusive.e.x.s. Et elle dirait « OK Bloomberg… » sur Tik Tok.

Bloomberg énerve parce qu’il n’a pas fait de campagne de terrain pour les primaires de son parti et mise tout sur un IMMENSE budget publicitaire. À sa décharge, c’est vrai que c’est plus facile d’arriver les mains dans les poches quand elles sont pleines.
Cela étant, c’est plutôt rassurant de voir qu’il mise sur la taille de son compte en banque. A 78 ans, on n’aurait pas voulu qu’il nous fasse une Griveaux :

En exclusivité, une dick pic de Bloomberg tentant péniblement de s’incruster dans vos DM et dans votre âme (sur ce dernier point, désolé mais je ne rembourserai pas les factures de psy).

Et pendant ce temps, chez nous me direz-vous ? Les élus PDC ont calmé leurs ardeurs et on finira bien un jour par légiférer sur le financement des partis politiques.

Mais la tension commence à monter avec…(roulement de suspense)… LES ÉLECTIONS MUNICIPALES DE 2021 (ou de « = »+ si on oublie de relâcher la majuscule quand on écrit des chiffres). Trois mots : QUE. DU. FUN.

A Lausanne, l’enjeux est colossal, puisqu’il s’agit de savoir si la gauche… Non, de savoir comment la gauche… Non plus, mais plutôt avec qui la gauche finira à 6 élus à la municipalité, suite à la vague verte. Pas une mince affaire :
3 roses, 2 verts 1 rouge ? 3 verts, 2 roses, 1 rouge ? 3 roses, 3 verts ? Si c’est cette dernière configuration qui est choisie, il s’agira alors de retrouver un travail à David Payot, ce qui n’est pas une mince affaire non plus. David Payot qui a lancé sa campagne sur les chapeaux de roues avec ces mots forts dans le 24 Heures du jour : « Je continuerais volontiers. » C’est la stratégie dite du « siouplait, siouplait, je veux continuer à m’amuser avec vous. »

De son côté, la droite a aussi lancé sa campagne. La semaine passée, Pierre-Antoine Hildbrand – municipal de la sécurité et de l’eau – disait : « Mon unique ambition est de servir les Lausannois. J’ai éprouvé de grandes joies dans cette fonction. C’est pour cela que j’ai envie de continuer à agir. »
Pour avoir pris plusieurs (immenses cuites) apéros avec, je peux vous dire qu’il a effectivement l’ambition de servir les Lausannois. Mais pas sûr qu’il « éprouve de grandes joies » dans sa fonction, puisqu’il n’a pas souvent servi des verres d’eau.
Le PLR qui partira a deux candidats, vu qu’apparemment il y a un ou une deuxième PLR à Lausanne. Et que cette personne a du temps à perdre.

On attend aussi bientôt d’autres candidatures improbables :

  • Toto Morand. Quitte à gaspiller du fric, autant que ce soit de manière un peu constructive, en se disant que sauver la forêt du Flon l’aiderait à rassurer son ego à Lausanne et pas dans tout le canton.
  • X. de la grève du climat, qui sait ?
  • Ted Robert, qui sait ?
  • Un ou une réac’ qui va avoir une idée absurde, comme l’interdiction du chômage ou les transports publics gratuits sauf pour les chômeurs « parce qu’ils ont le temps » (je n’invente rien, toutes ces idées sont venues d’un candidat à la municipalité de Lausanne. Oui, un seul. Qui voulait visiblement interdire le chômage mais pas les chômeurs). Peut-être Ted Robert une deuxième fois, donc.
  • Hadrien Buclin, avec un H, comme dans « Ha mais moi je viens faire campagne pour autre chose de toute façon. »
  • Un ou une artiste de gauche qui voudra qu’on donne plus de travail aux artistes de gauche (pas folle la guêpe).

Du côté des Verts et du PS, il faudra remplacer Tosato et Pidoux, mais pas de panique pour le moment. C’est plus facile d’arriver les mains dans les poches quand elles sont pleines d’électeurs.

Bref, la campagne s’annonce passionnante. C’est pour ça que je me profile déjà en fin spécialiste (n’hésitez pas, si vous cherchez un analyste pointu). On espère juste que Yannick Buttet ou Bernard Nicod ne se présentent pas, pour rester loin des zizis et des gros sous.

Les Beaux Parleurs – 16 février

L’affaire des CryptoLeaks est sortie. Analyse plus ou moins sérieuse, en présence de Micheline « Mich Mich » Calmy-Rey :

Un livre ?

J’en ai ma claque de recommencer pour la troisième fois le début de cet article. J’étais content d’avoir pu remonter à vélo sans tomber, et voilà que j’en arrive à me dire qu’il me faudrait des petites roulettes.

Faut-il vous remercier pour vos adorables retours d’hier ? Ou faut-il tracer et rentrer dans le sujet ? Au fond, ne seraient-ce pas ces petites digressions – en marge d’un propos central plutôt banal – qui font le charme d’une plume qu’on pourrait qualifier de « lisible » (le matin, si l’on a les yeux collés et que la seule alternative est un exemplaire du 20 Minutes posé sur le siège d’à côté, dans ce train/métro/bus qui nous traîne de force vers une journée de travail subie, avant l’afterwork libérateur du jeudi qui nous rappelle que la vie n’est qu’un enchaînement de contraintes sobres entre deux ivresses) ?
Peut-être.

Soit. Aujourd’hui, parlons-peu mais parlons bien. En remontant dans les archives cet site, à la recherche de ce que l’on pourrait appeler vulgairement « une ligne éditoriale », je me suis rendu compte qu’il manquait une pierre à ce mausolée 2.0 érigé en hommage à mon ego d’auteur, à savoir ce livre :

Si mon nom n’apparait pas dessus, c’est parce que j’ai été une sorte d’espion littéraire, travaillant sous (la) couverture (du livre, donc. Lol. Désolé.)
D’après ma copine, il s’agit d’un ouvrage qui mériterait le Goncourt, alors que La Tribune de Genève relève, plus sobrement, que l’on rit souvent au fil des pages.

En gros ça parle d’écologie de manière décomplexée et égoïste. Les incohérences de l’Humain (avec un grand H mais des petites convictions) y sont présentées de manière tellement cohérente que l’on découvre – à la dernière page – que le livre a été imprimé en République Tchèque. Avant ce cliffhanger, l’intrigue est digne d’une recette de Migros Magazine, les personnages sont aussi complexes que dans un Dicker et il y a même des illustrations en grand, comme dans un Oui-Oui. Du coup ça se lit vite, et c’est sympa.

Les punchlines, elles, semblent venir d’un son de PNL, avec des phrases comme : « Et croyez-moi, si un jour j’ai un enfant, j’ai de bons espoirs qu’il soit assez brillant pour trouver une solution à l’urgence climatique, juste avant de résoudre le conflit israélo-palestinien et le litige entre ceux qui disent le et ceux qui disent la Nutella. Nutella qui ne contiendra plus d’huile de palme grâce à ma progéniture (souvenez-vous, il y a quatre lignes il a réparé le climat).« 
Ou encore : « Retrouvez ici toutes les études ou sources mentionnées dans le livre, classées par chapitre et par ordre d’apparition« 

Ce livre convient aussi bien à des PLR (puisqu’il parle d’argent) qu’à des écolos convaincus et adeptes de la décroissance (puisque la couverture est verte puisqu’il parle d’écologie). À ceux qui l’auront aimé, vous pourrez dire que j’ai été le sparring-partner de Jonas pour l’écriture. À ceux qui l’auront détesté, vous pourrez le dire que je n’ai que signé l’épilogue. Si jamais, c’est là.

Voilà, je ne suis pas très bon vendeur, mais comme ça ce blog est enfin à jour, on va pouvoir reprendre. Parce que croyez-moi, cette année 2020 s’annonce super :

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