Plus alimenté et laissé à l’abandon, ce blog est devenu un endroit sombre qui sonne creux. C’est bien simple, on se croirait dans la vie sexuelle d’un étudiant de l’EPFL. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien s’ils ont autant de motivation pour inventer des robots, qui sont leur seul espoir de se frotter à quelque chose de plutôt vivant durant leurs études.

Je tiens mon engagement d’un post par jour à 9h20 aussi bien que l’alcool quand j’avais 16 ans. Navré. Mais si j’écris peu, c’est que je travaille. Et quand on est rédacteur indépendant c’est plutôt bon signe.

Et puis, il y a peu d’article, parce qu’il n’y a pas grand chose de folichon dans mon quotidien dernièrement (en même temps, quelqu’un qui utilise l’expression “folichon” ne vit que très rarement des trucs ouf).

Vendredi soir, je devais sortir mais la soirée a été annulée le jour-même. Netflix me faisait de l’œil et je fantasmais sur les courbes de mon canapé alors j’ai décidé de rester chez moi et de me coucher tôt. Oui, j’en arrive au point où une fois que j’ai enlevé mon pantalon je ne ressors plus, même si c’est vendredi et qu’Emily Ratajkowski me propose d’aller boire une bière au Great. En même temps, ça a très peu de chance de se produire, elle déteste le Great.

Le jour-même j’étais allé faire des courses. Toujours pas folichon. Le contenu de mon cabas ressemblait à l’autopsie de la vie tristement ordinaire d’un mec qui utilise l’expression “cabas”. C’était tout aussi passionnant que le making-of d’un documentaire sur les doubles mentons. A tel point que j’ai senti le caissier compatir et regretter que son étalage ne propose pas chewing-gum goût Lexomil. Je crois que devant mes rouleaux de PQ et mon nettoyant universel, il a eu envie de me refiler le numéro de son psy.

Voilà pour mon vendredi, signe avant-coureur d’un vieillissement qui se confirme. Hier soir, j’ai fait une fondue à la maison. Je me suis endormi sur le canapé à 2h du matin devant mes invités. Au réveil, je n’avais même pas de bite dessinée sur le front. Ça me rassure de voir que je ne suis pas le seul à vieillir. Oui parce qu’avant on a parlé culture et politique. Le genre de discussion où tu sors des trucs comme de “Attention, je ne tiens pas ce discours-là”, “fourvoyer” et tout un tas d’autres expressions que je ne comprenais pas quand mes parents invitaient des amis à la maison.

Ce matin, je suis tombé sur ce post.

Autre signe : je me suis dit que les jeunes ne savaient plus écrire. Après je me suis dit que cétez une remark de vieu.

Et me voilà en train de vous en parler ici, avec la posture pathétique du type de 25 ans qui dit qu’il devient vieux. En y repensant, il y a 10 ans j’étais bête (mais encore jeune) parce que je pensais avoir tout compris à la vie. Maintenant je me crois vieux, alors que pas du tout.

Je n’ose pas imaginer de quelle manière je vais être imbuvable à mes 35 ans.