de Benjamin Décosterd, (initialement) pour se lever à 8h20

Catégorie : Quotidien Page 15 of 21

“Merci pour ce moment” ou Le pissoir du Président

1er août : en parler le 3 va vous surprendre ! Oui, parce que j’aurais dû écrire ce post hier, mais hier c’était férié sur mon blog. Parce que j’avais travaillé d’arrache-pied le premier pour trouver des brèves, alors que tout le monde brunchait à la ferme. Et laissez-moi vous dire que lorsque les journaux parlent de la 60e Fête des moutons au col de la Gemmi, il est difficile d’être plus marrant que les journalistes.

Tout le monde encensait notre pays sur les réseaux sociaux, un peu par fierté patriotique, du type touche pas à ma fête ou j’te confédère la gueule (les commentaires sous le statut d’Ada Mara puent plus que les chiottes de la centrale de Fukushima, n’y allez pas).

Mais on a aussi vu des déclarations d’amour plus timides, à base de photos de paysages. Il faut dire qu’à force d’être déçus par les résultats des votations UDCesques et de l’équipe de Suisse en voyant les Alémaniques se renfermer ou Johan Djourou donner son meilleur football, il est difficile d’être très enthousiaste.

Au milieu de tout cela, je ne pensais pas faire grand chose de spécial. En tout cas rien qui implique des feux d’artifices, un t-shirt rouge ou une fondue. Mes compatriotes d’apéros en avaient décidé autrement, fixant le rendez-vous au Lacustre, à Ouchy.

J’ai donc retrouvé Emmanuelle Fournier-Lorentz (qui a un blog beaucoup plus brillant que celui-ci) et Fred Valet (qui sait très bien raconter ses vacances dans la presse) avec 30 minutes de retard et avec d’autres personnes que je n’avais pas envie de voir : les gens, ceux qui sont inconnus, nombreux et bruyants et qui envoient des feux d’artifices quand il fait encore jour, aka la foule.

Encore aujourd’hui, je n’arrive pas à comprendre mon dénigrement pour ce rassemblement populaire. Alors qu’il y a quelques jours j’étais bourré à la Cité et borracho en el Paléo, la foule m’énervait. Est-ce mon enfance de socialiste à l’avenue de Rumine ? Ou le sursaut désagréable lié **PAAN** aux explosions de feux **PAAN** d’artifices, alors que “nom d’une Suisse, il fait encore jour ça ne sert à rien !”

J’ai quand même fini par arrêter de me plaindre, alors que la discussion passait des stories Instagram de la TDG à l’apparence des organes génitaux masculins en 1930. En grands défenseurs du vivre ensemble, nous buvions du vin italien, tout en ayant préalablement débattu intensément de ce choix, au regard du faux scandale des courses de Doris Leuthard :

– Blanc ou rouge ?

– Rouge.

– Prends l’italien, il est bon.

Après avoir vu passer la délégation officielle lausannoise (Junod, Hildbrand, Litzistorf, Germond, Brélaz) et fédérale (Alain Berset) réunie dans le coin VIP du Lacustre (ça fait rêver), il était déjà l’heure d’admirer THE clou du spectacle : un feu d’artifice grandiose qui a dû coûter la peau du taux d’imposition lausannois. Mais c’était très joli, on ne va pas faire les difficiles. Je suis même prêt à donner plus à la collectivité pour voir régulièrement les effets des médicaments sur l’enthousiasme d’Emmanuelle devant ce genre de spectacles.

Les heures ont filé, Emmanuelle aussi. Robin Chessex est arrivé et tous ces dL de vivre ensemble m’ont donné envie d’aller pisser tout seul.

Je me dirige donc vers les toilettes, m’installe devant un urinoir et fais ce que j’ai à faire, dans le soupir de satisfaction de celui qui a testé les limites de sa vessie. Quand SOUDAIN, un homme en costard rentre dans les toilettes, me gratifie d’un “Bonsoir” avec l’assurance de celui qui sait qu’il devra briser la règle du pissoir vide entre deux inconnus, puisqu’il n’y en avait pas de troisième.

Je me retourne (enfin juste avec la tête, afin d’éviter que les chutes du rein – pourtant fierté nationale – prennent une autre définition en ce premier août) et qui vois-je ? Alain Berset, THE Conseiller Fédéral socialiste.

Alors que nous aurions pu nous contenter du classique silence gêné, il commence à me poser des questions :

– Comment allez-vous ?

– Comment allez-vous rentrez chez vous ? D’ailleurs où est-ce ?

– Ah vous prenez Uber, ça marche bien ?

Alors qu’il y aurait eu certainement beaucoup de choses plus intéressantes à lui demander que si, de son côté, ce n’était pas trop de long de faire les trajets Fribourg-Berne chaque jour (parce qu’il m’a confié que c’était là-bas, son chez lui), j’ai poussé l’incompétence citoyenne jusqu’à le croiser avec Burkhalter, lui disant que s’il avait envoyé un selfie à Jonas Schneiter il y a quelques années, on devait bien en faire un maintenant pour que je le lui envoie.

On notera que j’avais aussi envie de lui demander ce qu’il allait faire après que sa démission ne devienne effective. Sacré vin italien.

Il a poliment fait mine de comprendre, et nous voilà avec une œuvre, qu’il faudra légender et détourner (et que le meilleur gagne une binch) mais que l’on pourrait intituler Post-pipi présidentiel.

A droite “grand dieu, c’est homme est important”, à gauche “grand dieu, cet homme est ivre”

Il y aurait certainement une conclusion à tirer de tout cela et dire que c’est bien d’avoir des présidents “normaux” qui prennent le train seuls, qui vont faire leurs courses ou qui vont aux toilettes.

Je crois qu’il faut rester sur la réaction de mes compatriotes au moment où je suis revenu vers nos verres pour leur annoncer la nouvelle, excité comme une groupie (certainement le vin italien, ou mon enfance de socialiste à l’avenue de Rumine)  : “Super… On disait quoi ?”

Le plus sain là-dedans, c’est qu’on s’en fout un peu.

A demain.

Décès (au réveil)

On m’arrache le crâne, ON ECORCHE ma tête. Un bruit strident rythme les coups de mon visage sur le sol. Je n’ai pas le temps d’apercevoir mon bourreau, je ne vois que le béton foncer à toute vitesse sur ma tronche, puis s’éloigner. Et revenir encore plus rapidement. Un jugement final qui arrive en pleine gueule, pas si injuste pour quelqu’un comme moi.

Je ferme quand même les yeux, pour ne pas voir mon sang qui, bientôt, repeindra le sol. Le bruit strident doit être celui du cri d’effroi de ma famille qui assiste, impuissante, à mon agression. Je ne veux pas les voir non plus, ils doivent être plus terrassés que le Deck du Baron Tavernier (très jolie vue). Je referme les yeux.

Cette fois c’est la fin, cher lecteur. Ça y est, ma tête se fend en deux. Quel dommage de finir comme ça, en montrant au monde que je n’ai rien dans le crâne.

Je suis mort. 

Enfin, je crois.

Mon agresseur semble parti, mais le bruit strident continue, toujours aussi régulier. Je n’ose pas regarder l’étendue des dégâts. Moi qui comptait sur ma grande gueule acceptable pour finir auteur surcoté, ce qui vient d’arriver à mon visage est un drame. Bon allez, juste un œil. Le soleil brille à travers la fenêtre. Le bitume a été remplacé par mon coussin. J’ouvre l’autre oeil et fais taire mon réveil.

Cette intro romancée pour vous dire que je n’aime pas trop quand mon iPhone se remet à faire du bruit en début de semaine. Déjà parce que le lundi matin en rajoute une sacrée couche après le dimanche soir, moment où ont été inventés, entre autres : la nostalgie ; le charisme de Guy Parmelin ; les sanglots longs des violons de l’automne ; l’équitation ; le nœud du pendu ; et la discographie de Black M.

Alors évidemment, là c’est un peu les vacances et ma préoccupation première est de trouver le moyen le moins fatiguant possible pour accéder à la machine à café, puis de lire le Matin Dimanche que j’ai piqué* hier soir dans la caissette en bas de chez moi.

Que voulez-vous, on est punk ou on ne l’est pas.

Et puis, il faut réfléchir au post de demain. L’anniversaire de la Suisse ne me fait ni chaud ni froid, mais un article tiède mais sur l’actualité du jour ne vaut-il pas mieux qu’un post brûlant d’atemporalité ?

On verra bien après un café chaud et les nouvelles froides d’hier. Et puis Femina, pour comprendre enfin les femmes. Sacré programme tout de même.

En fait, c’est juste mon réveil que je n’aime pas.

* Désolé, l’avenir de la presse. File-moi ton CCP et on s’arrange.

Que raconter ce matin ?

Ce matin, je ne peux pas vous raconter le rêve que j’ai fait cette nuit, parce qu’il est trop bizarre et soulève trop de questions : Pourquoi Marina Rollman vient voler du vin rouge chez moi, en regardant les gens qui se changent à travers le trou des serrures ? Pourquoi, au bout d’un moment, je deviens détective ? Pourquoi le meurtre a lieu chez un vigneron ?

Je ne peux pas non plus vous raconter ma journée de hier, parce que je n’ai pas fait grand chose à part acheter des fringues et qu’on n’est pas encore sur un blog Lifetstyle ici.

Finalement, je ne peux pas encore vous raconter une histoire que j’aurais inventée, mais j’y travaille, promis.

(Je lis ça et c’est pas mal)

A lundi !

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